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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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13 mai 2006

Garder son rythme

Liaambrosia m’a demandé un article sur la chronobiologie. Comme tout le monde j’ai vaguement entendu parlé de cette notion… je sais que cela consiste en l’étude des rythmes biologiques et que ses principales applications (du moins à ma connaissance) concernent la médecine (le même médicament, pris à des heures différentes pourra être très bénéfique, ou neutre, ou même carrément néfaste !) et la pédagogie au sens large puisqu’il y a des heures où il est plus facile d’apprendre, de mémoriser, de réfléchir, etc…
Autrement dit, je ne suis vraiment pas spécialiste de la question, ne m’étant jamais vraiment penchée sur le sujet. Ceci dit, je la note pour plus tard car elle me paraît intéressante. Il y a effectivement des moments dans la journée où l’on est plus ou moins apte à faire telle ou telle chose.

Par contre, cela m’a inspiré une réflexion sur les rythmes de vie. Question capitale car si elle échappe largement à notre contrôle conscient, elle n’en détermine pas moins la plupart des aspects de notre vie. Notre société va vite, trop vite. Pour être un battant, pour être « in », il faut être rapide. Ceux qui ne le sont pas s’épuisent à courir derrière les autres, ceux qui le sont s’épuisent à rester devant et à ne pas trop ralentir. Cela commence dès l’école primaire ou au mieux, dès le collège : avec les devoirs le soir, seuls les plus rapides ou les plus insouciants ont le temps de jouer… les autres ont à peine le temps de prendre leur goûter, de faire leur travail qu’il est déjà l’heure du marathon « bain, repas, dodo »… Pour tous les examens, la rapidité est un critère de réussite, vu que tout est en temps limité… Les élèves « trop lents » n’ont jamais le temps de montrer ce qu’ils savent véritablement faire.
Dans la droite ligne de l’école, la vie professionnelle favorise les rapides, les glorifie et les montre en exemple à tous les lambins qui ne parviennent pas à faire en deux heures ce qu’il faudrait trois heures pour faire correctement. Tant pis pour eux… à eux les heures sup’, payées ou non…

S’échiner à prendre un rythme qui n’est pas le sien est une des meilleures façons de se rendre malade. Ceux d’entre nous qui ont fait un tout petit peu de course d’endurance (et à l’école, on en a tous fait, non ?) le savent bien : si on part au même rythme que le plus rapide de la classe, que ce soit pour épater la galerie ou par méconnaissance de son vrai rythme, on est à peu près sûr de ne pas arriver au bout du tout !
C’est vrai dans tous les domaines. Si on ne respecte pas son propre rythme, on n’arrive à rien de bon.

De plus, le monde, les choses, les êtres, les plantes ont un rythme donné, il y a des saisons, il y a le cycle jour-nuit et on ne peut impunément feindre de l’ignorer éternellement. Bosser en deux-huit ou pire en trois-huit est dangereux pour la santé. Si on plante des tomates en hiver, elles gèlent. Si on tente d’apprendre quelque chose à un enfant qui n’est pas prêt pour cela, on le blesse. On peut faire des crèpes sans prendre le temps de laisser reposer la pâte… mais c’est moins bon. Chaque chose doit arriver en son temps… c’est un lieu commun sur lequel nous pourrions réfléchir plus longuement.

Dans la vie de couple aussi, les différences de rythmes peuvent peser très lourd et devenir difficilement supportables. Il suffit de penser à deux personnes, une « du soir » et l’autre « du matin »… qui se croisent plus qu’ils ne se voient. Au bout d’un moment, le terme « vie commune » perd de son sens ! De la même façon, un « rapide » aura peut-être du mal à supporter longtemps un « lent » (et réciproquement!). S’ils décident de partir pique-niquer au pied levé et que l’un est prêt en trois minutes (le temps de prendre ses clefs et son manteau) et que l’autre met une demi-heure ou une heure à se préparer, le premier risque au bout de toute cette attente d’avoir bien moins envie de partir. De même, à table, si l’un engloutit son repas en 10 minutes alors que l’autre apprécie de le déguster tranquillement, il va y avoir des frustrations…
Mais si l’un fait des efforts démesurés pour s’adapter au rythme de l’autre, surtout si c’est pour aller plus vite que son rythme, il va perturber son équilibre et en souffrir.

Toute la difficulté consiste à trouver son propre tempo au milieu de la foule. Et à le garder. A oser affirmer sa lenteur ou sa rapidité… même si c’est en contradiction avec le rythme ambiant…
Et pour les « rapides » peut-être d’apprendre à ralentir pour prendre le temps de profiter… du coucher de soleil, d’un bon repas, d’une discussion entre amis… sans être esclave de sa montre. (Sont-ils rapides par conformité aux exigences de la société, ou juste rapides?)

Car voilà peut-être un des grands coupable de notre course perpétuelle : la montre.
Pouvons-nous cesser de lui obéir comme à un dieu ??? Au moins de temps en temps?

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Commentaires
A
On peut lui résister le plus qu'on peut, l'ignorer jusqu'aux limites possibles...Et puis , des fois choisir de vivre autrement (grand tournant) et là de le snober superbement sauf selon nos besoins à nous !<br /> Mais quelle pression , sinon ! Ca m'a pesé depuis gamine !!!Là , stop , et c'est bon ;))
M
Pour moi, la prise de conscience est là, mais quel chemin à parcourir pour ralentir et moins speeder... à la maison, il y a une pendule dans chaque pièce, salle de bain comprise... la radio est très souvent allumée et rythme aussi le temps.<br /> Très dur pour nous de le laisser filer... d'attendre les chose qu'on désire... de laisser mûrir les projets ! Mais on y travaille !
T
bonjour,<br /> ça va faire 5 ans que je n'ai plus de montre , plus de radio reveil et 1 ans sans la télé , j'ai quand même une horloge dans la cuisine et l'heure sur l'ordi mais c'est vrai que ca change pas mal la vie surtout que je suis du genre assez lente et j'aime prendre mon temps.<br /> Les gens qui sont super speed et qui parlent vite où ce genre de truc ca me fait fuire!<br /> A table comme a l'ecole j'etais l'une des plus lente ca ma toujours posé des problémes face aux autre qui me prenaient un peu pour une attarrdée ducoups je prend ma revanche en toute sérénité , na!
A
Moi aussi... sauf que je sais quand même toujours quelle heure il est, et que je vais me mettre à faire certaines choses (comme préparer à manger, par exemple) parce que "c'est l'heure", sans même me poser la question. Je vais me dire "il faut coucher les enfants" parce que c'est l'heure, même s'ils ne montrent pas encore vraiment de signes de fatigue... et je pense que je gagnerais à ne même plus savoir quelle heure il est. Ca me destresserait!
A
la journée sans heure, c'est le dimanche non ?<br /> quoi que, en y réfléchissant bien, chez nous il y a quand même souvent l'heure de téléfoot... ;o)))<br /> <br /> plaisanterie mise à part, nous vivons assez librement, en tout cas sans horaires, lorsque nous n'avons pas à aller au travail...
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