Hygiène naturelle, 2.
J’ai dit hier que l’hygiène naturelle consistait à repérer les moments
où l’enfant a besoin de se soulager pour lui proposer de le faire dans
un récipient plutôt que dans une couche. L’objectif visé est l’absence
de couche.
Pour cela, le parents se met à l’affût des signaux corporels
de l’enfant : en effet, les enfants ont conscience de leur envie
d’uriner ou de déféquer, contrairement à ce qu’on a bien voulu nous
faire croire. Ils savent bien qu’ils ont faim, ou froid, ou soif, ou
besoin d’un câlin, pourquoi ne sauraient-ils pas qu’ils ont envie de
faire pipi ? D’ailleurs la plupart des parents repèrent très bien quand
leur enfant fait caca, il a en général des mimiques très claires ! Les
mimiques accompagnant le pipi sont juste beaucoup plus discrètes. Et il
est totalement faux qu’un enfant ne peux pas se retenir avant d’être
capable de monter un escalier (c’est ce qu’on m’avait dit pour mon
fils), ma fille de sept mois se retient quand je lui mets une couche,
jusqu’à ce que je la lui enlève. (Enfin, si je réagis assez vite quand
même !)
Bref, donc les enfants manifestent très tôt leurs besoins. Seulement, c’est vrai que leur façon de dire qu’ils ont envie d’uriner passe inaperçue la plupart du temps, sauf si on décide de se mettre à l’écoute. Certains enfants, surtout tous petits, pleurent avant de faire pipi. S’ils sont en train de jouer, ils vont cesser leurs jeux quelques secondes… Ils vont parfois appeler (ma fille grogne, et si je ne réagis pas ou ne comprends pas, elle pleure.) Evidemment, si on ne répond jamais à leur appel, au bout d’un moment ils cessent d’émettre ce genre de message, ils cessent même de faire attention à leur fonction d’élimination. Et c’est pourquoi, peut-être, on a des petits de deux ans qui font dans leur culotte sans s’en rendre compte : on leur a appris à ne pas tenir compte de ça ! On leur a appris que c’était normal d’avoir les fesses mouillées !
Un autre moyen, très efficace, consiste à repérer leurs habitudes : pour ma fille, c’est systématiquement après chaque tétée, une ou deux fois à 5 minutes d’intervalle, puis une ou deux heures après. Et dans les secondes qui suivent ses réveils de sieste…
Au bout d’un moment, enfin, il arrive qu’on sache, sans savoir comment, que c’est le moment.
J’ai essayé avec ma fille dès sa naissance. C’est incroyable ce que ça fonctionne bien. Chaque fois ou presque que je mettais mon petit bout de fille au dessus de l’évier, elle urinait ! (pour un nourrisson, on ne le met évidemment pas sur un pot : je la posais dos contre ma poitrine en la tenant sous les cuisses).
En fait, au départ, je n’avais
pas trop confiance en mes capacités à repérer ses envies du coup je lui
mettais quand même des couches… mais si l’hygiène naturelle vous tente,
je vous déconseille de faire comme moi pour deux raisons :
- si l’enfant a une couche, on va automatiquement être moins à
l’écoute, parce qu’un raté n’aura pas de conséquences désagréables… et
du coup, on est presque sûr de rater !
- même si on perçoit le signal, le temps de déshabiller l’enfant,
d’enlever la couche, de le mettre sur un récipient ou un évier… et il
est trop tard. J’ai lavé trois fois plus de couches à une époque parce
que je repérais toujours quand elle était en train de la mouiller mais
pas avant qu’elle ne la mouille… du coup, il fallait que je la change…
et rebelote dix minutes plus tard… ! En plus, quand je n’avais rien vu
du tout, elle pleurait parce qu’elle ne voulait pas être mouillée, et
il fallait que je la change quand même !
Quand commencer : les « spécialistes » (dont je ne suis pas!) recommandent de commencer n’importe quand, mais de préférence avant six mois. Après cette date, les enfants ont moins conscience de leurs fonctions d’élimination parce que, comme dit plus haut, ils ont appris à ne pas en tenir compte.
Où : n’importe où, récipient, pot, en tenant l’enfant au dessus d’un évier, des toilettes… tout dépend de l’âge de l’enfant, de sa tonicité, etc.
Objet utile : une peau de mouton. Parce qu’elle est imperméable et donc, si elle est mouillée il suffit de l’essuyer… elle ne retient pas les odeurs, c’est magique, elle ne se salit pas. On ne stresse donc pas trop à l’idée de rater un pipi…
Comment convaincre les papas (celui de ma fille était assez réticent au départ) : en lui faisant essayer à un moment où on est sûr que ça va marcher… de voir le sourire réjoui du gamin qui vient d’accomplir un exploit peut suffire (mais il faut le voir pour le croire : les bébés sont vraiment content d’avoir fait pipi ailleurs que dans une couche, c’est peut-être aussi de voir qu’on a compris leurs besoins…) sinon, il faut employer les grands moyens et le laisser changer une couche après un caca bien liquide, de préférence une couche lavable qu’il va donc falloir rincer… et c’est encore mieux si c’est une fille, c’est bien plus compliquée de la laver ! C’est ce qui a décidé mon homme : il est beaucoup plus rapide de mettre un bébé au dessus d’un évier avant un caca que de lui laver les fesses s’il l’a fait dans la couche.
Quoi
d’autre ? Maintenant, ma fille porte beaucoup moins de couches, elle est
parfois des journées entières toute nue mais j’hésite encore à ne pas en
mettre quand je prends la voiture ou quand je pars pour une longue
balade en porte-bébé. Pourtant, 99 fois sur 100 elle est sèche quand
j’enlève la couche. Il m’arrive encore des « accidents », bien sûr,
surtout quand je ne suis pas présente…
Bien sûr, cette « méthode » ne
peut pas fonctionner (enfin, je ne vois pas comment) s’il n’y a pas une
très grande proximité physique entre l’enfant et le parent. Il faut
être là, pour sentir les besoins de l’enfant. Il faut le porter ou le
poser tout près de soi… ou avoir pratiqué depuis un moment ! J’ai porté
ma fille plus de six heures par jour pendant les premiers mois et là, à
7 mois, je la porte encore plusieurs heures par jour… Elle n’est jamais
très loin de moi, (ou en tout cas pas longtemps) quand elle est posée
et elle dort dans notre lit…
Voilà… si je n’ai pas répondu à certaines de vos questions… posez-les et je me ferai un plaisir de compléter cet article !