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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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20 avril 2006

De la colère

« Bouh, c’est pas beau de se mettre en colère… » « Tu fais un caprice ! »
Ça vous dit quelque chose ?

Vous, je ne sais pas, mais moi, je ne me mets pas en colère. La colère me fait peur, celle des autres comme la mienne. Quand je sens la colère qui monte, je m’éloigne. J’ai l’impression que je pourrais devenir dangereuse, dire des méchancetés énormes que je regretterai forcément par la suite. Je ne sais pas exprimer ce qui me chiffonne sur l’instant. Par contre, avec les personnes qui me sont proches, j’arrive à vider mon sac assez vite, une fois calmée… Ce n’est pas possible avec tout le monde, mais c’est en progrès.

Quand la colère est impossible à dire à la personne concernée, soit elle est transformée en un autre sentiment  (souvent de la tristesse, ou de la peur… cf les livres d’Isabelle Filliozat) ; soit elle est retournée contre soi ; soit un innocent qui passait par là paye pour le vrai coupable. Or, pour la plupart d’entre nous, nous avons des victimes toutes trouvées : nos enfants ! Combien de fois crions-nous sur eux parce que nous n’avons pas pu dire à leur père/mère que nous étions contrariés ? Qui ne s’est pas surpris à ne pas supporter les éclaboussures du petit dernier dans le bain - qui d’habitude ne nous dérangent pas, voire nous font rire - le soir où on a été en désaccord avec son patron, sans pouvoir affirmer son point de vue ? Qui, furieux contre ses parents pour avoir encore dit un truc de travers se retrouve à envoyer dans les roses la grande qui demandait un bonbon avec un peu trop d’insistance ?

Le scénario est classique et malheureusement assez triste.

Je vous invite, la prochaine fois que vous vous mettrez en colère contre vos enfants à vérifier qu’ils sont bien la cause réelle de votre colère et non pas un bouc émissaire facile : eux au moins, ils continueront à vous aimer même si vous leur criez dessus… Mais votre colère, elle, restera-là, à vous pourrir la vie…

Alors non, ce n’est pas mal d’être en colère. La colère est une émotion saine quand elle sert à réparer notre identité abîmée, quand nous n’avons pas été respecté, etc. Elle doit être dite et peut l’être sans violence. C’est sûr, ça ne vient pas du jour au lendemain, mais petit à petit, on y arrive…

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Commentaires
V
je m'appelle valérie,je fait des colére et gens n'est marre,j' ai tout pour être heureux que je doit faire aider-moi si vous plait
M
En effet. La colère, quelle belle chose. Pas plus généreux et maternel qu'une belle colère. la théatraliser, à l'italienne, faire de grands moulinets avec les bras. Je ne connais pas de coléreux mauvais. Et la retenue est bien plus inquiétante que l'explosion. La colère dit la position de la frontière, de la limite. L'autre sait qu'après, il risque de tomber en territoire de violence. Se mettre en colère, et particulièrement lorsque la colère sait s'allier des mots de raison (très difficile de raisonner dans la pulsion), c'est donner à l'autre la géographie de son territoire, donc accepter qu'il puisse s'aventurer un peu loin, voir, enfoncer quelques postes de gardes, pour voir, pour expérimenter. Elle permet de former un lien profond, de trouver la bonne distance. Il faut aller un peu trop loin pour comprendre exactement la limite, donc déclancher la colère, sinon le doute subsiste et trouble la relation. J'élève mes enfants avec toute ma colère, immédiate, spontanée. Parfois en souriant des yeux. La colère fonde la philosophie : en définissant exactement deux territoires, elle permet la naissance de l'altérité, et donc, du langage. Notre corps est une énergie de colère, c'est elle qui fait tenir nos bouts ensembles, qui nous protège des attaques extérieures, qui décide que là, c'est moi, et là quelqu'un d'autre. J'ai toujours vu la colère comme le langage du système immunitaire, le langage rouge, protecteur, enveloppant "sanguin". Et, lorsqu'il est un peu trop présent, les mots écrits sont encore la meilleure manière de lui donner une place, de se "foutre en rogne" sans retenue aucune, contre le monde, l'amour, les vaches...
H
je préfère tout laisser sortir, c'est un sentiment naturel....non moi je ne craints ni ma colère, ni celle des autres. je ne sais pas si c'est une chance ou non ....mais ça ne me gène pas ...je préfère crier un bon coup... et être zen ensuite, plutôt que d'etre mal, en attendant que ça passe....chez moi ça peut durer trop longtemps....c'est là, que je peux devenir franchement désagréable...non, faut laisser sortir...je pense !
A
Cleanette: je me mets plus facilement en colère contre mes enfants... c'est plus facile, hein... Mais contre des adultes, j'ai très peur, je me retiens... et j'attends que ça retombe un peu avant de reparler de ce qui m'a fâchée/contrariée...<br /> Pascale: Un truc qui marche bien avec mes enfants, c'est l'écoute active (je devrais faire un article là-dessus d'ailleurs!)... Etonnant comme d'exprimer à l'enfant qu'on a vraiment compris ce qu'il veut mais que ça n'est pas possible donne des miracles... Des crises de larmes qui cessent brusquement, des cris qui s'appaisent, il faut l'avoir testé pour le croire!<br /> Kermite: j'ai lu ces deux bouquins et ils m'ont bien plu. IL faudrait que je les relise en prenant des notes!<br /> Fanty: la colère n'est pas mauvaise, elle sert à se réparer... c'est la violence qui est dangereuse.<br /> Loustic: je me sers aussi du minuteur ou alors du "a la fin de l'histoire" ou "quand on aura fait ça"... Les enfants, tout comme nous, aiment savoir ce qui les attend et le temps dont ils disposent pour faire un truc...<br /> Amandina: c'est pas facile, mais résultat garanti!
A
olalalala mais c''est vrai ca... voilà ce qui arrive quand on ne répond pas à la bonne personne... faudra que je fasse attention (moi c'est sur mon homme que ca part !)
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