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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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19 mars 2006

Se libérer des relations toxiques

Si on part du postulat que la simplicité volontaire consiste à se libérer de toutes les choses qui nous compliquent la vie, on se rend compte, qu'après avoir fait le tri dans ses armoires, ses papiers et ses meubles, on en vient un jour à vouloir faire le tri dans son agenda et son carnet d'adresses. Après les choses purement matérielles, on s'attaque à ce qui nous pollue insidieusement mais que l'on n'arrive pas toujours à identifier. Parmi ces choses, il y a les relations qu'on entretient de façon plus ou moins volontaire avec des personnes dites toxiques.

Pour ce qui est de faire le tri dans son agenda, les conseils d'Aspen en matière de gestion du temps vous apporte déjà quelques pistes. Ses articles vous ont interpelés sur la façon dont vous utilisez votre temps, sur le nombre de choses agréables et désagrables que vous faites dans la journée, sur la façon dont vous pourriez réorganiser votre planning pour passer plus de temps avec ceux que vous aimez ou à faire des activités qui vous font du bien.

Pour ce qui est de faire le tri dans son carnet d'adresses, je ne suis pas sûre de pouvoir vous donner des recettes, seulement quelques pistes de réflexion. Etant moi-même engluée dans plusieurs relations toxiques et ne trouvant aucune solution à ces difficultés, je vais juste poser les choses, peut-être qu'une discussion pourra être alors engagée qui nous servira à toutes et tous.

J'appelle les gens toxiques ceux qui nous font du mal, qui nous blessent régulièrement par leur ironie, ceux qui sont insensibles à nos souffrances voire réducteurs ou intolérants, ceux qui passent leur temps à colporter des ragots qui nous encombrent l'esprit, ceux qui nous harcèlent moralement ou physiquement, ceux qui nous épuisent avec leurs malheurs quotidiens, nous prenant pour leur psy de service, ceux qui sont spécialistes de la victimite aigüe, ceux qui nous font du chantage affectif, ceux qui nous méprisent, ceux dont l'orgueil nous empêchent de les atteindre dans leurs affects, ceux qui nous jugent sur nos convictions, nos actions ou notre position sociale, ceux qui nous critiquent pour éviter d'avouer qu'ils souffrent, ceux qui nous jalousent, ceux pour qui nous sommes une béquille ou un jouet...

J'appelle relation toxique une relation qui nous fait plus souffrir qu'elle ne nous apporte, une relation qui nous perturbe, modifie notre humeur ou notre comportement, une relation qui ne trouve sa source que dans la souffrance et son expression que dans le mal-être, une relation enfin où il nous est impossible de dire à l'autre combien il nous fait mal ou simplement ch..., où nous n'arrivons pas à nous faire entendre dans nos besoins, où nous ne parvenons pas à nous faire respecter dans nos limites.

Voilà plusieurs années que j'ai décidé de faire le ménage dans ces relations toxiques.

La première difficulté consiste à repérer les personnes toxiques dans notre entourage. Souvent elles font tellement partie de notre quotidien, de notre univers qu'elles sont comme ce mal de dos que l'on traîne depuis des années : on vit avec, on a appris à s'habituer à la douleur. Les exemples cités plus haut vous aideront peut-être à identifier les personnes toxiques dans votre entourage.

La deuxième difficulté est de savoir si l'on se sent prêt à se libérer de ces relations. Plutôt simple lorsqu'il s'agit de cette vieille pie de voisine ou de cette copine trop envahissante, bien plus complexe lorsqu'il s'agit de notre employeur, de nos parents, de nos enfants ou de notre compagne/compagnon. Se poser peut-être quelques questions :

- qu'est-ce qui m'empêche de me libérer de cette relation? Quels sont les obstacles?

- que gagnerais-je à mettre un terme à cette relation toxique?

- qu'y perdrais-je?

La troisième difficulté est bien sûr la mise en oeuvre de la libération. Chacun a sa solution : l'éloignement qui, la vie aidant, transforme l'adage "loin des yeux, loin du coeur" en réalité. L'affrontement, qui permet de se sentir dans une relation adulte avec l'autre à qui on a pu "dire en face". La lettre, qui a l'avantage de ne pas être interrompue dans le discours et qui permet donc d'aller au bout de ses idées mais qui est souvent une solution radicale puisqu'elle peut être mal interprétée. L'évitement, qui me paraît être plus une fuite qu'une réelle libération.

Ce qui est particulièrement compliquée c'est quand on n'arrive pas à se libérer de la personne toxique malgré toutes les solutions citées ci-dessus, simplement parce qu'elle n'arrive pas à se passer de vous et qu'elle vous pourchasse.

Je vis cela avec ma mère et je n'arrive pas à me défaire de ses tentacules. Je ne connais pas la solution.

La disparition peut-être.

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Commentaires
M
Comme le dit très bien Aspen, c'est la relation qui est toxique, pas les personnes. Par extension, il arrive que l'on parle de "personnes toxiques" mais c'est évidemment par rapport à soi-même, personne n'est "toxique" ou "bénéfique" à temps plein ou à 100 %. Sachant qu'une personne toxique dans une relation donnée peut très bien être bénéfique dans une autre relation.... Il m'est arrivé, dans une relation amicale, de me retrouver incarner la personne toxique presqu'à "l'insu de mon plein gré". Par ce que j'étais et ce que j'exprimais, je faisais du mal à l'autre... Lorsque c'est une relation amicale, il est relativement facile de prendre le large... Lorsque c'est une relation familiale proche, c'est beaucoup plus difficile.... Et dans le travail, c'est aussi une sacrée galère....<br /> <br /> Puisqu'il a été question de livres, je pose ma pierre en recommendant chaudement le "Victime des autres, bourreau de soi-même" de Guy Corneau, ouvrage remarquable sur la dépendance, la toxicité dans les relations, etc... Et qui se lit très, très bien de front avec le "Cessez d'être gentil, soyez vrai" de Thomas d'Ansembourg qui reprend la CNV de façon très riche.... Et qui reprend les mêmes thèmes que le Corneau en donnant des exemples très concrets.<br /> <br /> Et puis je voudrais aussi ajouter un petit mot sur les relations "échange de timbres".... Il y a bien sûr les relations toxiques mais tout le monde n'y est pas confronté -heureusement-... Il y a en revanche un peu partout des gens avec lesquels j'entre en relation et avec lesquels il ne se passe rien, avec qui je n'échange que des banalités creuses, des phrases toutes faites, des dictons presque.... Et bien, c'est ça que j'appelle de la relation vide, de l'échange de timbres: tu me donnes ton timbre du prix de l'essence et je te donne mon timbre du divorce de tel chanteur... Au final, on a passé 1 heure (ou plus), toi et moi, et on ne s'est rien dit.... Je ne t'ai rien donné de mon essentiel, et tu as gardé tes émotions bien sous clé.... Je me suis vue passer des dîners entiers comme ça, et avec de bons copains en plus... Et ça m'arrive encore mais je me soigne et je prends un plus grand soin de moi... Ce n'est pas toxique à proprement parler mais c'est tellement vide, et vain....<br /> <br /> Merci encore -et encore- pour cette belle réflexion et ce très riche échange.<br /> <br /> Amicalement,<br /> Magali
A
Je ne pense pas que Toxique fasse référence des notions de pureté ou de normalité ou quoi que ce soit de ce genre, mais à l'idée que certaines relations nous font du mal, nous rendent malades, tout simplement. Cela ne met pas forcément en cause les gens impliqués dans cette relation. avec d'autres ils arrivent peut-être à avoir des relations gagnant-gagnant... mais là, ça ne fonctionne pas. En tout cas, si l'un des deux n'y trouve pas son compte, si cela lui fait du mal, on peut, pour faire vite, dire que la relation est toxique pour lui...
K
Bien sûr, il existe des relations difficiles, insatifsaisante, il existe aussi des personnalité dites dépendantes, qui expose le partenaire à la codépendance, bien sûr, tout ceci existe.<br /> <br /> Mais de là à parler de "relation toxique".... cette expression renvoit aux notions de pureté et de normalité, et cela me choque...<br /> <br /> Il n'y a rien de plus toxique que ceux qui usent et abusent de ce qualificatif, en coupant l'univers en deux, entre ceux qui sont toxiques et les autres..<br /> <br /> Ou comment se voiler sa propre dépendance...
L
j ai beau lire et relire sur le sujet. Je me suis battue pour éliminer des relations toxiques j ai l impression que je ne fais que ca , chaque tranche de vie je me retrouve avec des differents mais le fond est le meme.<br /> Comme je ne suis pas capable dans certaines circonstances de faire la morte. il faut bien y faire face . comme j ai lu , il y a un vrai travail de fond a faire. Ces gens connaissent la sensibilite des gens qu ils veulent nuire . alors sommes nous des etres trop sensibles? <br /> chantage affectif, allusions de toutes sortes ne sont en fait que des armes des plus laches et plus faibles , alors pourquoi m en faire...Je dois prendre le risque de rejeter en bloc sans affect leurs manigances et essayer de me justifier me semble pas une force. le silence est bcp plus efficace.
J
kika, je suis totalement d'accord avec toi, et c'est sûrement cette analyse qui m'a manqué quand j'ai démissionné : j'aurais dû me demander pourquoi cette relation avec mon directeur me touchait autant, qu'est-ce qui en moi était tellement touché que ca me faisait péter les plombs. En fait je me suis posé la question, mais j'étais arrivée à un tel niveau de stress que je ne pouvais plus réfléchir, je ne pouvais éprouver que de la haine et de la dépression. <br /> Comme tu dis, ce n'est pas facile de se rendre compte de cette "programmation" interne, qui nous fait toujours tomber dans les mêmes schémas. Si j'avais été en France, j'aurais peut-être été voir un psy.<br /> Mais c'est aussi la grande différence entre les relations amicales/amoureuses et les relations de boulot. C'est très difficile de CHOISIR ses relations de boulot. Il faut faire avec, on ne peut pas vraiment s'en "libérer". <br /> Ceci dit, tu as raison, il y a au travail, autant que dans l'amour ou l'amitié, des schémas préfédinis dans les relations que nous avons avec les autres, et dont il faut se libérer.<br /> Et je crois que, même si j'ai évolué, j'ai encore beaucoup à faire !
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