Violences
Trouvé sur un autre blog :
" Battre un animal, c’est de la cruauté
battre sa femme, c'est de la violence conjugale
battre un enfant, c'est de l'éducation..."
A méditer…
Il y a, à mon avis, deux types de personnes qui tapent les enfants :
- ceux qui y croient, qui le font parce qu’une fessée n’a jamais fait de mal à personne et surtout pas à eux-mêmes, la preuve, ils s’en sont sortis... (s’ils voulaient bien se pencher un peu sur leurs souvenirs, peut-être qu’ils se souviendraient à quel point ils se sentaient humiliés, blessés, apeurés par les adultes qui leur faisaient subir ce sort) et d’ailleurs, si les enfants en recevaient un peu plus, le monde tournerait plus rond…
- ceux qui ne le font que quand ils pètent un câble, chose que les enfants savent très très bien faire faire à leurs parents…
Je fais partie de la troisième catégorie… Ceux qui ne frappent pas parce qu’ils n’ont pas eux-mêmes été frappés, mais qui parfois font tout aussi pire : crier très fort, secouer un peu et dans les cas extrêmes, jeter violemment sur un lit.
Alors, moi, ce qui m’interpelle, c’est que d’une part, je me définirais volontiers comme « non-violente »... (Pour vous situer un peu, je suis quelqu’un qui n’est, littéralement, pas capable de tuer une mouche et qui a décidé cette année de ne plus tuer les moustiques non plus, parce qu’après tout, eux ne font que se nourrir et nous, pour nous protéger de quoi, d’une petite piqûre, on les tue… ? Bref, donc, quand je dis non violente, c’est du sérieux.) vous voyez le premier hic tout de suite… et d’autre part, mon fils compte parmi les gens que j’aime le plus au monde. C’est aussi la seule personne à qui je fais du mal… et que j’ai parfois envie de passer par la fenêtre après lui avoir fait subir mille tortures. Deuxième hic.
Ça ne m’est pas arrivé souvent d’avoir envie de le jeter par la fenêtre. Je veux dire, vraiment envie. Une ou deux fois peut-être. Il y a eu d’autres fois, plus nombreuses, ou j’ai eu envie de lui faire des trucs un peu moins pires - l’assommer, l’enfermer à clé dans sa chambre, le baillonner….
D’où vient cette violence insupportable ? De notre enfance ? De nos souvenirs d’enfants plus ou moins mal traités (sans aller forcément jusqu’à la maltraitance…) ? De générations de violences derrière nous ? (Je lisais cette après-midi que 300 000 martinets par an étaient encore fabriqués dans les années 50… et mes cousins, du même âge que moi (25-30 ans) y ont eu droit régulièrement…) Je ne sais pas, mais elle est là tout pareil…
La violence est partout, elle est en moi aussi et ça me terrifie. Je la retiens, je la maîtrise, je me maîtrise, mais pour peu que je sois un peu fatiguée… Bing.
Alors j’ai pris, avant-hier, l’engagement solennel de ne plus violenter mes enfants d’aucune manière que ce soit. Je ne sais pas si je pourrais le tenir tous les jours de ma vie, mais ça me soulage déjà d’avoir décidé ça.
Peut-être que lorsque la prochaine colère montera je saurai sortir de la pièce en expliquant à mon petit bout d’homme pourquoi je m’en vais. Peut-être que s’il ne veut pas aller quelque part et que je n’ai pas le temps de discuter je pourrai le prendre sous le bras, de « force », mais sans violence. Peut-être que sous la rage, j’arriverai à me reconnecter à cet amour si fort que j’ai pour lui… et plus tard, pour la petite crevette qui avec un peu de chance n’aura pas à subir ce que son frère a déjà vécu, lui qui n’a pas trois ans…