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Ce que n'est pas la simplicité volontaire
"Et toi tu en es où?"
J'explique un peu mon parcours, mon cheminement, ma vie plus posée, plus réfléchie, plus calme, la simplicité volontaire et les 6 derniers mois qui ont changé ma vie depuis que je la pratique.
Elle me rétorque : "Avec le mal de chien que j'ai eu à atteindre ce statut social, vu comment j'ai galéré dans ma jeunesse et comment j'ai trimé pour en arriver là, je ne suis pas prête à renoncer à mon confort, ni à vivre comme une ascète."
J'ai dû mal m'exprimer, j'ai dû être trop radicale, ou faire trop de raccourcis (comme dirait Yaël).
Alors je recommence. La simplicité volontaire n'est pas :
- se priver de tout, vivre entre quatre murs vides, manger des graines et passer son temps à méditer
- ne plus vouloir acheter quoi que ce soit, ni gagner de l'argent
- ne plus entretenir de relations amicales sous prétexte que cela prend du temps et de l'énergie
- vivre avec un pull et trois paires de chaussettes, n'habiller ses enfants qu'avec le strict nécessaire
- ne plus sortir au cinéma, au restaurant ou au musée parce que cela n'est pas vital
- ne plus avoir aucun bibelot ni aucun souvenir offert par notre grand-mère
- être pauvre
- être écolo et végétalien
Pour moi, la simplicité volontaire, c'est plutôt :
- se libérer de ses dépendances (activités, nourriture, drogues, sport, lecture, peu importe...) et pouvoir pratiquer ce qu'on aime par choix et plaisir sans que cela nuise à notre vie ou à notre entourage
- s'arrêter un moment pour réfléchir à la façon dont on gagne sa vie, à la façon dont on préférerait la gagner, à la façon dont on pourrait mettre des choses en oeuvre pour y arriver
- calculer ce qui est "assez" pour nous et s'en contenter
- se libérer de la pression marketing et choisir en toute conscience et avec plaisir les objets qui nous entourent
- se débarasser des souvenirs encombrants et ne garder en vue que les objets/souvenirs/livres/photos... qui nous donnent de l'énergie, qui nous réchauffent, qui nous font du bien
- ralentir le tourbillon social qui nous épuise et se consacrer aux gens que l'on aime, prendre du temps avec eux, pour eux parce que ce sont eux qui nous font du bien
- être riche de se savoir libre
- cesser de dire "je dois", "il faut", "je suis bien obligée de " et remplacer par "je choisis", "je décide", "je suis libre de"
- pour la première fois peut-être, avoir la certitude que notre vie nous appartient vraiment et que nous seuls décidons de ce qu'elle doit être.
Nous sommes toujours devant des choix dans la vie. Nous avons souvent l'impression de subir notre vie, d'être soumis aux contrainte sociales, financières, politiques. Notre pouvoir est bien plus grand que nous le croyons et que les publicitaires nous font croire. Je ne parle pas du pouvoir sur les Hommes ou la Terre ou le gouvernement, je parle du pouvoir sur notre vie.
Il nous arrive de devoir choisir entre la peste et le choléra mais cela reste un choix. C'est difficile à admettre parce qu'accepter cette notion de choix, c'est accepter notre responsabilité devant la vie et ce qu'elle nous sert. Dès lors, on ne peut plus dire "je ne peux pas" ou "je suis bien obligé de" ou "si mon patron/mon mari/le gouvernement/le monde n'était pas...."
La simplicité volontaire c'est peut-être, pour la première fois, la possibilité pour moi de dire
"Je choisis donc je suis"
Si cette notion de responsabilité vous intéresse, je vous conseille l'excellent livre de Scott Peck, Le chemin le moins féquenté ou apprendre à vivre avec la vie. Il commence ainsi : "La vie est difficile"
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