Récit de voyage en Ecosse

Par Laurence

Juste deux ou trois impressions qui ont leur place ici : d'abord, j'ai été étonnée de constater que sur TOUS les conditionnements de nourriture, on trouve des indications sur les allergies possibles à tel ou tel composant mais aussi une mention qui indique que l'aliment que vous avez entre les mains peut être consommé dans le cadre d'un régime végétarien ou vegan.

Il en va de même sur les cartes de restaurant : en bas de page, on trouve mentionnés les plats qui sont susceptibles de contenir des substances allergisantes. De plus, les établissements proposent un large choix de plats végétariens et/ou vegans. Entendez bien : je n'ai pas dit "une pauvre pizza fromage-poivrons" ou une "salade fanée avec tomates pas mûres importées d'Afrique du Sud", NON! De vrais plats végétariens, savoureux, cuisinés avec amour (on peut l'espérer!) et recherchés comme le sont les plats contenant viandes et poissons! Même au B..rger Ki..g!

C'est ainsi qu'un midi, à la gare de Glasgow, j'ai mangé mon premier Veggieburger, pas très convaincue au départ, je dois bien l'avouer... Mais lorsque j'ai goûté, je me suis dit que si  mon fast-food du coin cuisinait la même chose, je craquerais plus souvent "pour faire plaisir aux enfants"!!!

Je regrette qu'en France, le végétarisme apparaisse encore comme une sorte de caprice de jeune fille éthérée anorexique ou de sensiblerie mal contrôlée. On reconnait comme légitime le droit de quelqu'un à ne pas manger certains aliments parce que sa religion le lui interdit mais on trouve ridicule, immature voire anti-patriotique (ah! la bonne production de viande française!) de refuser la viande et/ou le poisson par idéologie, choix politique, écologique ou par goût. Le "je ne mange pas de viande" nous classe immédiatement dans la catégorie des trouble-fêtes.

Pourtant, moi qui ne suis pas végétarienne mais qui mange très peu de viande, je reconnais être parfois désabusée devant une carte de restaurant lorsque je rêve (surtout le soir) d'un bon mijoté de légumes et que je ne vois s'aligner devant moi que des plats pour lesquels les dit-légumes ne sont qu'un accompagnement sommaire et réduit quand ce n'est pas la fatale "frite" qui s'affiche comme le seul choix possible!

D'autre part, j'ai été ravie de constater que dans les petits supermarchés où nous faisions les courses, les produits étaient pour la plupart locaux. comme nous avons beaucoup circulé dans le pays, nous avons pu manger à chaque fois les spécialités de la région : du poisson en passant par le beurre, le lait, les légumes ou les pâtisseries (petit faible pour les gôtô!)  tout  était fabriqué à moins de 100 kilomètres, de quoi laisser rêveur...

Et lorsque, en camping, je suis arrivé devant les poubelles avec mon balluchon à vider, je suis restée interdite, voyant qu'on y pratiquait aussi le tri sélectif! En 30 ans de camping, c'était la première fois que je disséquais mes ordures à 22 heures , à quatre pattes devant les bacs de différentes couleurs pour pratiquer le tri, comme à la maison!

J'ai apprécié aussi les deux robinets d'eau, l'un avec de l'eau potable, l'autre avec de l'eau recyclée pour la vaisselle, la lessive et consort.

Enfin, et cela indépendamment du pays que nous visitions, notre mode de vie pendant 10 jours m'a encore fait prendre conscience de mon gaspillage quotidien. Nous voyagions en camping-car, et outre le fameux soir, près d'Edimbourg, où nous avons dormi dans un camping, nous nous postions le soir là où le vent avait bien voulu nous pousser (au pied d'une montagne, au bord d'un loch, face à la mer et à son coucher de soleil...  bref, en général juste à gauche après le deuxième mouton)

120 litres d'eau non potable pour un semaine, sensés servir pour les douches et les vaisselles. D'office, on a exclu les douches. Une toilette du chat le soir, un brossage de dents sans trop de dentifrice pour éviter d'avoir à se rincer plusieurs fois, voilà de l'eau économisée. C'est fou comme finalement cela ne m'a manqué qu'au bout de 5 jours de ne pas pouvoir me laver sous la douche! Et comme mes cheveux ne s'en sont que mieux portés! (Quel délice, une fois arrivés dans ce camping!) Pour les vaisselles, très peu d'eau et obligation à table de nettoyer au maximum son assiette avec du pain! Depuis, on continue à la maison.
Enfin, puisqu'on devait utiliser de l'eau en bouteille pour les pâtes, à raison de 2 litres d'eau pour la cuisson, on a décidé de manger autre chose! Depuis, je réfléchis à la façon de faire cuire des pâtes sans trop d'eau...

Bref, pas une révolution en soi mais des petites réflexions qui viennent alimenter mon moulin (sans eau!)

Comments

[Caroline]

Oui, MaRong, j'espère que toi et les tiens allez bien, autant que faire se peut.
Courage.

[tom]

Nous ne savons pas dans quelle région de Chine
vous êtes installés, rassurez-nous, un tout petit post, pour nous dire que tout va bien de votre côté..?
Merci!

[Lecolo]

Je viens de quitter l'Ecosse pour l'Angleterre apres 5 ans a Glasgow et je suis agreablement surprise par ton experience de vacances!

Comme qui dit plus haut, c'est quand l'organisme est attaque que les defenses s'organisent!!! Bien vrai...

En Ecosse, le taux d'alcoolisme est au plus haut, l'esperance de vie dans certains quartiers de Glasgow ne depasse pas 60 ans, la drogue aussi tres repandue (on ne compte plus les heroinomanes! qui se piquent dans les cages d'escalier a la 1ere porte ouverte). Bon ca c'est dans les villes! La police est dans la rue constamment et les jeunes (dont adolescents) ivres tous les vendredis et samedis, voire dimanche.

Par contre c'est vrai que les paysages des qu'on sort des villes sont superbes et que ca donne envie d'y rester tout le temps, meme quand il pleut. C'est vrai aussi que les grands bretons sont tres tolerants par rapport aux vegetariens et meme aux vegetaliens. C'est vrai aussi que la defense s'organise coté produits bio... on en trouve facilement et une bonne partie de la population maintenant se bouge pour developper le bio et acheter des produits sains. (il faut dire qu'ils ont touché le fond).

Coté prix, j'ai du mal a comparer. Si vous achetez chez Marks et Spencer, c'est sur, c'est la ruine. Mais on peut denicher d'autres boutiques quand on habite sur place.

C'est un pays de paradoxes... tri des dechets a la campagne mais pas la ville.

C'est un pays qui developpe aussi beaucoup les sources d'energie renouvelables.

Bon voyage a toux ceux qui vont visiter ce pays. La campagne est magnifique, vraiment... il y a plein de choses interessantes dans les villes, mais attendez vous a voir des gens qui choquent par leur comportement dans les villes... car il y a pas mal de rustres!

[amelia]

"J'ai eu un soir une discussion avec une femme qui faisait du cheval dans un coin perdu, surplombant la mer, au coucher du soleil, c'était divin..."

Cherry plum, ce sont vos mots. Ah comme votre expérience me parle.
J'aimerais un jour vivre ce que vous avez vécu auprès de cette femme. Au quotidien.
Vivre cette vie, à proximité de la mer, dans une contrée anglophone (j'adore les cultures anglo-saxonnes), être en communion avec la nature.
C'est tellement moi ce que vous écrivez là !
Argghhh que c'est beau.

Et qu'est ce que cette femme vous a appris sur vous même, sur la vie ? Je suis sûre, j'ai l'intuition qu'elle devait être passionnante. Nan ?
Pourriez-vous nous raconter ? Ca me fait rêver d'Irlande, d'Ecosse, de toutes ces contrées...

Merci bien

[Anna]

en effet...j'ai une famille, une belle et jolie petite famille... une magnifique attache, je dirais même.

Mais même si celle que j'ai "construite" est magnifique, cela n'a pas toujours été vraiment le cas...
Et même déraciné, ne se sentant vraiment nul part chez soi, nul part en sécurité... ce n'est justement comme tu le dis très bien pas si facile de partir.

Et puis finalement un jour (pour ma part), le souhait de liberté sereine et posée remplace le besoin d'un trop plein de sécurité.

je ne rentrerai pas plus dans le détail car je n'en ai pas envie.

Juste pour dire qu'il ne faut pas s'arrêter à la première impression... même quand on a baroudé... (je dis pas ça en mal).

Le rêve appartient à chacun... et quoi qu'on vive, où qu'on soit, si l'on ne rêve plus, on est un peu mort... j'en ai fait l'expérience pendant de nombreuses années... et violemment il y a peu de temps.

Après, je trouve ça juste intéressant de partager des expériences, si on préfère les garder pour soi, je comprends aussi, car il est vrai qu'une expérience non vécue n'a pas du tout le même sens. Mais je trouve que ça permet toujours de réflechir. C'est tout. Mais déjà ce que tu en as dit m'a bcp "plu".

j'espère que mon ton n'est pas trop sec, car ce n'est pas ce que je cherche, juste que je ne sais malheureusement pas aussi bien que toi, utiliser le second degré.