Ma vie sans voiture
Comme beaucoup de familles, nous avons deux voitures, une pour monsieur (la familiale qui nous véhicule pendant les vacances et les week-end) et une pour madame (la citadine qui se gare partout)
Cette deuxième voiture fait clairement partie des choses qui me compliquent la vie. D'abord parce qu'elle représente un budget mensuel très important : environ 100 euros entre l'essence et l'assurance soit presque un caddie par semaine! Ensuite parce que le budget peut considérablement augmenter, de façon aussi soudaine qu'urgente, lorsque le véhicule tombe en panne, ce qui est souvent le cas pour la deuxième voiture du ménage dans laquelle l'investissement de départ a été beaucoup plus raisonnable que pour la voiture principale.
Dernièrement, j'ai ainsi dépensé 1 400 euros en entretien et réparations dus à des usures normales. Ce qui fait monter mon budget voiture mensuel à 200 euros par mois soit l'équivalent de 2 semaines de nourriture.
Conduire me complique également la vie car je trouve que c'est une source supplémentaire de stress (trouver une place en centre ville, surtout par temps de pluie avec les enfants et les courses à ramener à la maison!) , de fatigue physique (mal de dos, migraine dûe au bruit) et nerveuse (il faut maintenir son attention au maximum pendant un temps très long si on veut éviter l'accrochage ou l'accident). Bien sûr, étant écolo, il est clair que l'idée que chaque habitant (et non chaque foyer) possède un véhicule me donne la nausée. L'explosion des ventes le montre bien, aujourd'hui, tout le monde, dès 18 ans, veut son véhicule. Il n'est donc pas rare qu'au sein d'une même famille, il y ait 3 à 4 voitures, une par personne : parents et jeunes adultes. Dans le lotissement où vit ma mère, il y a aujourd'hui sur les trottoirs une ribambelle de véhicules alors que, dans ma jeunesse, les trottoirs nous servaient à faire du vélo!
Voilà longtemps que je déteste ma voiture et qu'elle me le rend bien (7 accrochages responsables ou non en 13 ans de permis), voilà longtemps aussi que la simplicité volontaire m'invite à m'en séparer. Mais les voitures, c'est comme toutes ces choses technologiques dont on dispose, on s'imagine qu'on ne peut pas vivre sans.
Je me souviens de cette fois où le micro-ondes est tombé en panne, ce fut la panique! Comment allions-nous faire chauffer le café du matin? Dans une casserole? Ca existe encore ça? Depuis, nous n'avons pas racheté de micro-ondes et l'on se demande même quel intérêt on lui trouvait. Lorsque je me suis débarrassé de mon téléphone portable (c'était le premier article de ce blog!) je me suis vite aperçue que les cabines téléphoniques étaient encore très nombreuses et, même dans certaines circonstances, largement suffisantes pour prévenir quelqu'un ou demander de l'aide.
Mais la voiture, c'est un gros morceau, difficile à lâcher. Même si l'on est, comme moi, partisan de la marche à pied et/ou du vélo, on a du mal à envisager de se passer du confort que réprésente la voiture. Pas de côtes à monter, pas de froid ou de pluie à subir, pas d'enfants à traîner, pas de sacs à porter, je vais où je veux quand je veux, la sensation d'une grande liberté... Bref, beaucoup d'avantages.
Cependant, je réflechissais à la façon dont j'avais moi-même été élevée. Il y a 20 ou 30 ans, la deuxième voiture était vraiment un luxe et beaucoup de foyers se partageaient le même véhicule. C'est ainsi que ma mère m'a donné le goût de la marche à pied, y compris en hiver ou les jours de pluie. Elle avait également une mobylette qui lui servait pour aller travailler à l'autre bout de la ville. Elle m'emmenait sur le porte-bagages à l'école qui était loin de chez moi. Une année, lorsque j'avais 10 ans, il y eut un hiver terrible et les routes étaient impraticables pour la mobylette alors nous marchions dans la neige pendant près d'une heure pour aller à l'école! Ce qui est étrange, c'est que cela reste un bon souvenir pour moi, de marcher dans le froid et la neige avec ma mère.... Bref, mes parents ont toujours su s'organiser avec une seule voiture.
Aujourd'hui les avantages sont devenus pour moi plus faibles que les inconvénients, trop nombreux. Et j'ai décidé de vendre ma voiture dès que je le pourrai. Il y aura sûrement un emploi du temps à revoir, des choses à faire différemment, je serais obligée de consommer plus près de chez moi et d'attendre le week-end pour sortir loin avec les enfants, du coup, on peut espérer aussi emmener le papa, toujours réticent pour les promenades et ainsi renforcer la cohésion familiale. Il faudra covoiturer avec les copines et prendre les transports en commun, cela m'aidera à optimiser les déplacements et me fera sûrement gagner du temps. Il faudra organiser différemment les vacances et je dépenserai sûrement moins d'argent. Ce sera un autre mode de vie...
Je suis consciente que certains ont un réel besoin de leur voiture mais je pense aussi que beaucoup (dont je fais partie) l'utilisent parce qu'ils la possèdent et non l'inverse. Même pour aller travailler, même pour déposer les enfants chez la nounou, même pour sortir et s'amuser.
Avez-vous étudié la possibilité de co-voiturer ou de prendre les transports pour vous rendre au travail?
Serait-il possible de faire vos courses différemment? plus près? plus souvent? pour éviter de prendre votre véhicule?
Pouvez-vous essayer de ne pas utiliser votre véhicule pendant une semaine, un mois pour voir comment vous seriez obligé de vous organiser et de trouver des solutions imaginatives?
Nous sommes plein de ressources mais nous attendons trop souvent que la vie nous mette au pied du mur pour nous en servir. C'est dommage, car si l'on tentait de voir notre quotidien sous un autre angle, on y gagnerait sûrement beaucoup, financièrement et humainement!