Les enfants ont des oreilles...
Vous est-il déjà arrivé de parler de vos enfants à quelqu'un alors qu'ils étaient juste à côté de vous ? Je suppose que oui, ça nous arrive tous. Or, que ce soit pour nous en plaindre ou pour nous en féliciter, nous agissons comme s'ils n'étaient pas là. Nous les ignorons. Nous nions presque leur existence en tant qu'humains.
Essayez de vous imaginer: vous êtes à la terrasse d'un café avec trois amies. Puis, vous vous mettez tout à coup à parler de l'une d'entre vous comme si elle n'était pas là... « Tu sais, Laura a réussi son examen!! Je suis drôlement contente pour elle. » Ou bien « Elle m'énerve en ce moment, mais bon, ça va passer... ».
Impensable?? Oui. Et heureusement. Imaginez comment Laura se sentirait si cette scène se déroulait « pour de vrai ». Et nos enfants, comment se sentent-ils?
Le problème, c'est qu'il est tellement difficile de ne pas parler des enfants devant eux mais de leur parler à eux... ou d'attendre qu'ils soient ailleurs.
A ce propos, attention, ce n'est pas parce qu'un enfant joue à quelques mètre de vous qu'il n'entend pas ce que vous dites.
Les enfants entendent tout...même quand ils n'écoutent pas.
J'en ai pour preuve une petite anecdote édifiante : nous étions à table à discuter tous ensemble, (scène familiale idyllique, le papa, la maman et les deux enfants de 1 an et 3 ans et demi) la radio en bruit de fond. C'était l'heure des informations et nous n'écoutions ni les uns ni les autres ce qui se racontait de passionnant sur l'état du monde. Tout à coup, mon fils (3 ans et demi, donc) lève la tête de son assiette et demande « pourquoi ils disent sans arrêt «Nicolas Sarkozy ?» On ne parle pas beaucoup de politique à la maison et nous n'avions pas dû prononcer souvent ce nom auparavant devant lui... Mais il avait bien noté qu'il revenait régulièrement dans les discours des journalistes. (Plus que les autres en tout cas, visiblement!) Pourtant, tout le long du repas, il avait participé à la conversation sans prêter attention à la radio... Nous sommes restés sans voix. (mais pas trop longtemps, quand même)
Si un enfant inattentif peut entendre des informations qu'il ne comprend pas et qui ne l'intéressent pas, j'imagine qu'il doit d'autant plus facilement entendre quand on parle de lui. A mon avis, il suffit que le son de son prénom tinte à ses oreilles pour qu'il prête aussitôt attention à ce que vous dites.
Cela fait quelques temps que j'ai pris conscience de ce travers, dont je n'arrive, pour l'instant, pas du tout à me défaire. Il est vrai que j'ai besoin de parler de tout ce qui me touche et mes enfants, forcément, me touchent particulièrement. Peut-être vais-je simplement réussir à attendre qu'ils soient vraiment ailleurs pour parler d'eux. En général, quand je soulève un problème sur ce blog, je trouve ensuite des moyens pour le résoudre... Et vous, comment faites-vous ?