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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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7 novembre 2006

Faire confiance

Nous voulons tous que – plus tard, quand ils seront grands – nos enfants aient confiance en eux... Pour cela, nous leur répétons : « vas-y, tu peux le faire... » ou « bouge-toi un peu, aie confiance... » selon leur âge et les circonstances.

 

Sans mettre forcément nos paroles en adéquation avec nos actes.

Concrètement, pour que nos enfants aient confiance en eux, il n'y a, à mon avis, pas quinze mille solutions, il y en a une : avoir confiance en eux.

Très bien, me répondrez-vous, mais à partir de quel âge peut-on faire confiance à ses enfants ? Et bien, dès leur naissance !

Bien sûr, il ne s'agit pas de leur donner la clé de la maison à un mois, vous vous en doutez. L'autonomie précoce n'est pas de la confiance, c'est de l'autonomisation forcée. Non, il s'agit d'avoir confiance tout d'abord en leur capacité à savoir ce qui est bon pour eux et à partir du principe qu'ils sont mieux placés que nous – qui sommes pourtant adultes – pour le savoir. Un bébé d'un jour sait quand il a faim. Et quand il n'a plus faim. Vous, adulte, vous avez le devoir de poser votre montre et de lui donner à manger s'il le réclame. L'allaitement simplifie les choses car on ne « voit » pas combien l'enfant prend, on est donc « obligé » d'avoir confiance. (Cela pose problème à beaucoup de parents, d'ailleurs...) Vous avez le devoir, si vous en avez la capacité, de le prendre dans les bras s'il en a besoin. Non, ce n'est pas un caprice, c'est un besoin. Et même si cela ne suffit pas à le calmer, il vaut mieux pleurer dans des bras rassurants que tout seul. (mais ce n'est pas le propos du jour, je m'égare).

Plus tard, l'enfant qui découvre une nourriture diversifiée sait, j'en ai eu plusieurs fois la preuve, si un aliment est bon pour lui ou pas. S'il ne veut pas d'oeuf, par exemple, n'insistez pas... Il en mangera quand il sera capable de l'assimiler correctement. Il sait encore aussi à cet âge, s'il a assez mangé... ! N'e forcez pas s'il n'a plus faim. Certains jours, les enfants ne mangent pratiquement rien (surtout s'ils sont malades) d'autres jours, ils dévorent... Laissez-les faire ! D'après le livre « Des enfants sains, même sans médecin »: « Des études sur des enfants de tous âges montrent que 70% d'entre eux reçoivent un excès de calories, certains même jusqu'à 250% des normes recommandées. » Alors pas de panique...

A 15 mois il est déjà capable de vous dire qu'il a envie de faire pipi. Ou s'il ne veut plus de couche. Mon fils à cet âge-là réclamait son pot et ne voulait plus de couche. Je ne lui ai pas fait confiance. Il a été propre quelques jours, je me suis dit « encore une nuit et après j'enlève les couches ». Il a pleuré pour que je n'en mette pas ce dernier soir, j'ai tenu bon. Il a fait pipi cette nuit-là. Il a maintenant 3 ans et demi et ne demande plus à enlever sa couche mais fait toujours pipi... J'ai pourtant réessayé, plus tard, de la lui enlever... moi j'étais prête ! Mais plus lui.

Un enfant de deux ans sait s'il a trop chaud ou trop froid. Bien sûr, certains vous dirons qu'ils n'ont pas froid par provocation, parce que ça vous inquiète... alors qu'ils sont manifestement gelé. Ça nous est arrivé, à moi et à mon fils. Depuis que je lui fais vraiment totalement confiance là dessus, il se couvre toujours quand il en a besoin. Si vous voulez qu'il se couvre et qu'il est à l'âge du « non » (et pour certains, ça dure longtemps, longtemps...) il ne se couvrira pas même s'il a froid... Essayez de ne pas vouloir pour lui... je sais, c'est pas facile...

Ensuite, il y a les explorations.

L'enfant a besoin de découvrir ses capacités physiques. Et pour ça, il faut qu'il fasse, qu'il teste, qu'il explore. Les enfants qu'on laisse faire (en étant là pour les protéger des chutes, bien sûr) montent et descendent très bien les marches bien avant de savoir marcher par exemple. Ils descendent des lits en marche arrière... Ils explorent à leur rythme, sans prendre de risque, normalement. Bien sûr, il nous font peur. Alors, si nous pensons que c'est dangereux... notre devoir est de « parer », pas d'empêcher de faire. Évidemment, on n'est pas toujours disponibles... mais l'idée est de ne pas dire tout le temps non. Bien sûr, je n'ai pas beaucoup de recul sur ce que j'avance, juste l'expérience de mes deux enfants: mais ils n'ont jamais entrepris quelque chose qui était vraiment au dessus de leurs forces... et je les ai presque toujours suivis quand ils voulaient tenter quelque chose. Oui, même grimper aux échelles... mais pas tout seuls au début, évidemment. Les enfants doivent apprendre et on ne peut apprendre, dans quelque domaine que ce soit, qu'en faisant des erreurs. Sur le plan moteur, la plupart des erreurs se traduisent par des chutes, des égratignures, des bosses, des bobos... et des pleurs. Vous ne pouvez pas leur éviter de passer par là... Sinon, à l'âge adulte, soit ils seront très timorés... soit complètement casse-cou, cherchant eux-mêmes les limites qu'ils n'ont pas trouvées étant petits. Vous ne pouvez pas connaître leurs limites à leur place. On aimerait bien, c'est sûr, ça nous simplifierait drôlement la vie. Et s'il y avait des tableaux qui disaient « à trois ans, un enfant est capable et doit faire telle ou telle chose... » peut-être que ça nous rassurerait... mais heureusement, ça n'existe pas. Alors, là encore, pas le choix, il faut leur faire confiance !

 

Les enfants ont besoin qu'on ait confiance en eux sans condition. Qu'on les aime pour ce qu'ils sont et pas pour ce qu'ils pourraient devenir... Nous aimons les nourrissons tels qu'ils sont, pas parce qu'un jour ils sauront marcher, seront diplômés... mais parfois, à l'âge scolaire, nous voudrions qu'ils soient autrement... qu'ils « réussissent » et si ce n'est ps le cas, c'est la cause de beaucoup de tensions. Un enfant qui n'y arrive pas a encore plus besoin de votre soutien qu'un autre. Pas d'être enfoncé, comparé à ses camarades plus prometteurs (du moins en apparence). Je me souviens encore avec une immense émotion de cette fois où je suis rentrée chez moi, en larmes. J'avais eu un 2 sur 10 en dictée (j'étais en CM1),et c'était presque la fin du monde. Ma mère, que ça n'inquiétait pas tellement parce qu'elle avait confiance m'avait dit « je suis sûre que tu peux avoir un 10 (je n'en n'avais jamais eu) et d'ailleurs, quand cela arrivera, tu auras un cadeau ». Il faut savoir pour comprendre l'histoire, que je n'avais jamais ni récompense ni punition pour mes résultats scolaires. La semaine suivante, je rentre à la maison fière comme tout : mon 10, je l'avais eu, portée par la confiance de ma mère. Je le lui dis, m'attendant à ce qu'elle me demande ce que je voulais comme cadeau... et là, elle sort du placard un paquet, tout emballé, pour moi... elle était tellement persuadée que j'allais réussir qu'elle l'avait déjà acheté !

Ils ont besoin qu'on ait confiance en leurs capacités à réparer leurs erreurs.

Un enfant de deux ans qui renverse un verre sera très content de pouvoir réparer sa maladresse. Si vous lui donnez une éponge, il épongera. Vous ne vous serez pas mis en colère et il n'aura pas peur, la prochaine fois qu'il prendra un verre, de faire une « bétise » (alors que ce n'était qu'une maladresse). Là aussi, il faut avoir confiance dans les intentions de nos enfants. Bien sûr, il arrive qu'ils fassent des bêtises sciemment, souvent pour attirer notre attention, pour que l'on s'occupe d'eux. Mais la plupart des actes que nous appelons « bétises » sont en vérité des expériences scientifiques !

J'ai écrit récemment sur le fait que les gens qui racontent leurs malheurs n'attendent pas forcément de réponses de notre part. C'est vrai aussi pour les enfants. Pourtant, notre réflexe premier et de leur donner des conseils, de leur dire comment ils pourraient faire. S'il est triste de s'être fâché avec son ami, nous allons lui dire de se réconcilier..., d'aller demander pardon, ou toute autre chose qui nous vient à l'esprit.  Ayons confiance alors en leur capacité à rebondir à trouver des solutions par eux-mêmes. Ne les privons pas de leurs capacités de raisonnement en pensant à leur place !

J'ai pu aussi constater que des enfants qui jouent ensemble trouvent souvent des façons acceptables de régler leurs différents si l'on n'intervient pas trop, pas trop tôt. Ils vont peut-être se disputer, de fâcher, peut-être même se battre... mais trouveront une solution. Si ce n'est pas le cas, vous pouvez les aider à trouver cette solution au lieu de leur proposer la votre (je confisque l'objet du litige et chacun dans sa chambre !)... Ils ont de l'imagination et aucun intérêt à rester dans le conflit ! (sauf à voir qui papa ou maman aime le mieux en voyant qui est puni ? )

Faites confiance à leur capacité à apprendre de votre exemple. Les enfants ne sont pas des adultes, n'attendez donc pas d'eux qu'ils se comportent comme tels... mais croyez bien qu'ils y parviendront un jour. A trois ans, on ne dit pas merci à chaque fois qu'on demande quelque chose... mais si les adultes qui entourent l'enfant le font, cela devrait finir par arriver ! A six ans, on n'a pas encore intégré tous les codes sociaux implicites... cela viendra pourtant aussi. A 15 ans, on n'est pas encore adulte... et on n'a pas à agir toujours comme si on l'était.. mais un jour, avec votre confiance, votre amour, votre écoute... l'ado deviendra un adulte bien sous tous rapports...

Et surtout, n'interprétez pas tous leurs comportements négativement. Non, les enfants ne sont pas pervers, manipulateurs, méchants. Ils réagissent à un environnement donné. C'est Isabelle Filiozat je crois (encore elle) qui dit que les adultes créent (malgré eux) des jeux de pouvoirs dans lesquels les enfants sont bien obligés de rentrer. Les enfants ne testent pas vos limites mais les leurs... Ils ne demandent pas vos bras pour vous « avoir », ni ne refusent le bain pour avoir le dernier mot... Mais si jeux de pouvoir il y a, alors oui, ils y vont, et ils sont doués... Et oui, alors il y a un gagnant et un perdant.

Bon, c'est un petit peu tout en vrac ce que je dis... et surtout, j'ai bien conscience de la difficulté de la tâche ! Moi qui vous parle, autant je fais confiance pour plein de choses assez facilement, autant, pour le sommeil par exemple, j'ai du mal. Je commence tout juste à accepter que mes enfants aillent se coucher quand c'est le moment pour eux... De toutes façons, quand c'est moi qui décide que c'est l'heure, si ce n'est pas effectivement l'heure, ça ne marche pas ! Mon fils est plutôt « sage » donc souvent il va se coucher... mais il reste réveillé parce que ce n'est pas son heure ! Et les jours où il n'a pas envie, il résiste, chante, joue... et ne dors pas plus. Mais moi, au bout du compte, je suis épuisée !!!

Je trouve que faire confiance simplifie grandement la vie. Les enfants qui se sentent ainsi respectés ne vont pas ou peu avoir besoin de se battre, de s'opposer juste pour être reconnus et exister. Je pense aussi, et nombre de psychologues vont dans ce sens, qu'ils seront plus prompts à respecter vos besoins. Et puis surtout, ils avanceront avec une base solide dans la vie : le roc de la confiance que vous leur manifestez les portera en avant...

Alors ayez confiance en vous, et faites leur confiance !

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Commentaires
A
wao, encore un super article : je reve de savoir faire ca plus tard
M
comme c'est vrai et bien dit!<br /> comme mimi, je crois, il est plus facile de faire confiance à ses enfants, quand on en a un peu envers soi-même...la peur est vraiment un poison redoutable, et l'envie d'aider part souvent d'un bon sentiment, la frontière entre l'amour et la dépendance, parfois confuse...<br /> merci pour cette belle leçon de respect...
C
Oui pas facile de faire confiance, de supporter par exemple de voir sa puce recroquevillée dans son lit sans couverture alors que tout le monde supporte 1 ou 2 couettes seulement elle la garde parfois la nuit entière quand elle n'a gardé qu'un petit t-shirt pour dormir par ex.<br /> Ce qui me manque souvent plus que de la confiance en eux, c'est de la patience, je suis souvent trop pressée qu'il réalise telle ou telle chose. Mais quand j'oublie ce soucis de performance et que j'ouvre les yeux sur tout ce qu'ils font déjà et avec plaisir parceque je ne me suis jamais limité à ce qu'ils étaient sensé pouvoir faire mais aux limites qu'ils me donnaient sans les forcer je ne peux qu'être amplement satisfaite.
K
Avec le pilou que ja garde (c'est facile c'est pas le mien) j'essaie tout le temps de lui faire confance. Il a 3 ans 1/2.<br /> Et ca marche d'enfer.<br /> Hier il voulait m'aider à démouler des petits gâteaux individuels qui sortaient du four.<br /> J'aurais pu lui interdire sous pretexte que c'était chaud.<br /> Mais non, Je lui ai donné la manique et comme un grand il a pris un moule. Il était tout fier de pouvoir toucher quelque chose de trés trés chaud.<br /> <br /> Par contre sa maman a beaucoup plus de mal : exemple, ce matin en arrivant il ôte son manteau et le balance au milieu du couloir.<br /> Je le rappele pour qu'il aille le ranger.<br /> Mais là maman intervient et prends le manteau et va le mettre à sa place.<br /> <br /> Ici il s'habille seul, va au toilette seul, mange seul...chez sa mére il ne mange rien, elle l'emméne au toilette, l'habille etc...<br /> <br /> Mais je n'ai moi-même aps d'enfant et j'imagine que les rapports de "coeur à coeur" que l'on a avec son enfant rendent les choses assez diffciles.<br /> <br /> Par ailleurs je pense qu'on a confiance aux autres quand d'abord on a confiance en soi.
M
Pas grand chose à ajouter. Nous aussi, avec notre première fille (3 ans et demi), on a un peu trop tenu compte des calendriers, des normes, des conventions pour telle ou telle chose, bref on a manqué un peu de confiance en nous et en elle dans certains domaines. On s'en rend compte maintenant depuis notre petite deuxième (18 mois), avec laquelle les conflits sont très limités parce que son comportement est bâti sur une grande confiance et déjà une bonne connaissance d'elle-même. <br /> <br /> Apprendre à faire bien plutôt qu'interdire de faire mal, c'est sûr, je l'applique tous les jours avec mes enfants et ça marche, ils aiment ça qu'on les implique, qu'on les "responsabilise", qu'on les tire vers le haut, sans toutefois les faire grandir prématurément (mais ça ils savent nous le faire sentir aussi).
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