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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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25 octobre 2006

"Comment ne pas tout remettre au lendemain"

C'est le titre d'un livre du Dr Bruno Koeltz, dans la collection « Guide pour s'aider soi-même » d'Odile Jacob.

Je l'ai trouvé très intéressant, mais beaucoup trop dilué: on aurait pu dire la même chose en 50 pages, voir moins. Je me propose donc de vous faire un résumé car les procrastinateurs sont légions (ils représenteraient 20 à 50% de la population) et la procrastination est un fichu handicap, et je sais de quoi je parle !!!

Voici donc ce qu'on peut apprendre dans ce bouquin:

La procrastination n'est pas une maladie, c'est un comportement, et comme tout comportement, elle est le produit d'un apprentissage. On peut donc, bonne nouvelle, apprendre à avoir un autre comportement.

On recense trois domaines privilégiés de la procrastination:

  • dans les études (et plus tard la vie professionnelle)

  • dans la vie quotidienne (procrastination routinière)

  • dans les prises de décision (procrastination décisionnelle)

Les étapes qui mènent au report s'auto entretiennent

  1. Vous souhaitez faire quelque chose

  2. Vous décidez de le faire

  3. Vous reportez sans vraie bonne raison

  4. Vous constatez les désavantages de ce report

  5. vous continuez cependant à reporter

  6. Soit vous vous en voulez, soit vous trouvez une excuse rationelle, soit vous évacuez ce problème

  7. vous continuez à reporter

  8. vous réussissez à faire votre tache juste à temps, avec un maximum de stress... ou bien vous terminez trop tard... ou bien vous ne le faites jamais

  9. Vous vous sentez coupable d'avoir ce comportement

  10. Vous jurez qu'on ne vous y reprendra plus

  11. Peu de temps après, vous recommencez...

Tout le monde ne procrastine pas de la même façon et une même personne non plus selon les circonstances... mais en règle générale, on procrastine

  1. pour échapper à la frustration (car la tache qu'on reporte est moins agréable que ce qu'on fait à la place... et la sanction paraît trop lointaine par rapport au plaisir immédiat qu'on tire à faire autre chose) la solution est donc d'augmenter les conséquences positives à court terme de l'action reportée, et de se protéger des distractions.

  2. Pour protéger son estime de soi: chez les procrastinateurs, l'échec est souvent perçu comme une remise en question globale de leur valeur. Alors, moins ils ont de chance de réussir, plus ils procrastinent. En plus, comme ils ont une tendance à être plus perfectionnistes que la moyenne, les chances de ne pas être à la hauteur de leurs exigences sont fortes. Du coup, souvent, la procrastination crée un handicap (on n'a pas assez travaillé pour son examen, par exemple) qui fournit des excuses au cas où les performances ne seraient pas à la hauteur de ce qui était attendu. (En gros, on peut toujours se dire que si on avait travaillé plus, on aurait réussi... alors que c'est peut-être faux, mais on ne le saura pas, et on protège son estime de soi). Malheureusement, à long terme, l'estime de soi est quand même abîmée, puisque les choses ne sont jamais faites complètement.

  3. Pour résister aux autres: comportement passif-agressif. On dit « oui » aux demandes d'autrui... mais on ne le fait pas...

  4. pour vivre dans le stress dans une recherche de sensations fortes...

  5. parce qu'on a des croyances irrationnelles, par exemple, on pense qu'on sera plus motivé pour faire un travail pénible plus tard, ce qui est toujours faux, ou on pense qu'il faut que ce soit parfait, ce qui est impossible...

(là, je viens de vous résumer 130 pages, et vous venez de gagner deux heures !)

Alors, comment changer ?

Tout d'abord, se méfier des bonnes résolutions: trop floues, trop ambitieuses, sans réelle motivation et sans plan d'action, elles ont toutes les chances d'échouer.

Donc

  1. repérer à quel point la procrastination perturbe votre vie et dans quels domaines (là, j'avoue, il donne une liste de deux pages difficilement résumable qui est bien utile)

  2. repérer des mécanismes de report. Souvent, on reporte des activités de façon automatiques, comme le rangement, et quand il faut absolument se mettre au dossier machin qu'on a reporté depuis déjà trois semaines... on commence par ranger. On s'attaque donc bien à un truc en retard, mais pas au bon...

  3. reconnaître les signaux qui nous informent que l'on est en train de reporter quelque chose d'important, prendre conscience qu'il s'agit d'un choix, élucider ses ressentis au moment où l'on reporte...

  4. Souvent, les procrastinateurs ont une mauvaise perception du temps qu'il leur faut pour accomplir une tache. Dresser une liste des choses à faire sur une journée (y compris les actions basiques comme s'habiller et prendre son petit déjeuner) et noter le temps qu'on pense devoir y consacrer et le temps que ça prend réellement permet de réaliser l'importance de la sous-estimation du temps nécessaire. De plus, souvent nous prévoyons de faire bien plus de choses que nous pouvons de tout façon faire... Il est donc sage de prévoir en moyenne deux fois plus de temps pour accomplir une tache... à contrario, souvent on ne commence pas un tache car on croit que cela va nous prendre des heures et en 5 minutes c'est fait.

  5. Il faut de toute façon faire des choix et gérer ses priorités...

  6. De plus... la motivation se cultive, il faut donc être au clair avec ses priorités... et savoir peser rationnellement les avantages et inconvénients de la procrastination... Le faire par écrit aide. Penser en terme d'action à démarrer est moins décourageant que de penser en termes d'action à réaliser.

  7. Les pensées dysfonctionnelles sont des pensées qui amènent la procrastination. Elles sont liées en général à un sentiment de manque d'efficacité,  ou à l'évitement. (ex: « je ne vais jamais y arriver »... et « Je ferai ça ce soir, je ne suis pas très efficace le matin.. ») On peut et doit développer des alternatives à ces pensées, les remplacer par d'autres (pour reprendre nos exemples « je ne suis pas obliger de tout faire parfaitement du premier coup » et « je fais un petit peu dès ce matin, ce que je peux... »)

  8. Il faut se fixer des échéances, même pour les taches qui apparemment n'en ont pas. (Comme prendre un RDV chez le docteur). De préférence, le plus tôt possible, sinon, on minimise l'ampleur de la tache et on panique arrivé à l'échéance.

  9. Utiliser des starters... ou des taches préliminaires plus faciles, qui nous mettent le pied à l'étrier. Par exemple, pour me motiver à écrire mon livre, je commence toujours par allumer l'ordinateur pour lire mes mails. Une fois que je suis assise devant mon clavier, je n'ai plus qu'à me mettre au travail...

  10. Le plan des 5 minutes: on s'engage à se mettre à la tache prévue... mais que pour 5 minutes. Mieux vaut 5 minutes à la fois que rien du tout... Et souvent, une fois partis... on continue !

  11. Souvenez-vous qu'on est rarement obligé de tout faire en une seule fois... Découpez votre gros travail en petites tranches plus digestes...

  12. Ecartez-vous des distractions (vous savez bien qu'elles sont les vôtres)

  13. Faites vous aider en vous associant à quelqu'un...

  14. Félicitez-vous à chaque pas

Les trois derniers chapitres, que je n'ai pas encore lus, ont pour titre: « vivre ou travailler avec un procrastinateur » « les maladies ou les troubles dont la procrastination peut être un symptôme » « se faire aider ». A moins que vous ne me le demandiez, je ne vous les résumerai pas...

J'espère que si vous êtes comme moi de grands procrastinateurs ce résumé pourra vous aider.

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Commentaires
I
Merci beaucoup du résumé! Je me reconnais que trop là-dedans et cela fait longtemps que je sais que j'ai ce comportement comme habitude...<br /> <br /> J'ai hâtede voir si les trucs vont m'aider car je suis deja en demarche pour entreprendre de meilleures habitudes et des pensées plus axées sur mes priorités de façon réaliste.<br /> <br /> De plus, en plus des félicitations, j'ai ajouté une récompense comme un plaisir reporté qui sera, je l'espère (je ne sais pas encore si ca va marcher) meilleur puisque je serai moins stressée et coupable lorsque j'en profiterai. je veux lire harry potter apres avoir respecté un temps d etude minimal aujourd hui, je n ai pas encore étudié et j ai un exam ce soir. je voulais apprendre a ne pas procrastiner avant. pour etre sure de ne pas faire d erreur dans mon cheminement psychologique.... wahhhh
A
La procrastination n'est pas un choix, c'est quelque chose qu'on subit... mais on peut parfaitement choisir, sans être un procrastinateur, de reporter certaines choses parce qu'on a de bonnes raisons de le faire. Les procrastinateurs ne reportent pas pour de bonnes raisons. Ils reportent, c'est tout.
V
Ben moi, en fait, je suis moyennement d'accord. Moi, personnellement, j'adore la procrastination et j'en fait mon alliée. Je m'explique.<br /> Je préfère entasser le boulot, jusqu'à ce qu'il n'y ai plus d'autre solution que de s'y mettre. Comme çà je suis motivée, je tape un bon coup dedans et c'est fait 3 fois plus vite que si je m'y mettais un peu tout les jours. Comme çà je me libère aussi de temps en temps pour des activités perso qui me plaisent, au lieu de passer mon peu de temps libre à faire que les corvées et donc à déprimer.<br /> Enfin, pour ce qui est du starter, c'est absolument à éviter dans mon cas : je commence par vouloir faire juste un truc, entre temps je vois autre chose que je veux vite aussi faire, puis encore une autre, etc. A la fin je me fais engueuler parce que je remue toute la maison jusqu'à des heures pas possibles.<br /> Mais c'est qu'un avis personnel...
J
je m'en méfie comme de la peste. Moi aussi, pour commencer mon boulot à l'ordinateur, je commence par lire mes mails. Et à y répondre. Et à regarder votre blog, et puis d'autres blogs, et puis d'autres sites, et puis... de lien en lien, trois heures sont déjà passées et je n'ai rien fait ! Les "starters" sont encore une manière de ne pas se frustrer, de s'encourager, comme si on se donnait à soi-même un bonbon... Et on échappe à la frustration, et on procrastine encore ! Aie aie aie.
S
QUE 20 à 50% de la population ??? misère, moi qui croyais qu'on était au moins 95% !!!!!! ;-)<br /> Bon, je me reconnais très bien dans le profil n°2, et je sais ce qui me bouffe mon temps : l'ordi ! Alors je vais quitter mon bureau, et aller passer quelques coups de fil, lancer une lessive, ranger mon salon... (erk)<br /> Mais je reviendrai, hein, on est accro ou on ne l'est pas :-D
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