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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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20 octobre 2006

Le casse-tête du goûter

Une réflexion engagée avec une diététicienne dans notre école me pousse à réfléchir sur les goûters que nous donnons à nos enfants.

Suite à une directive du ministère de la Santé, beaucoup de réflexions s'engagent autour de la prévention de l'obésité. Je trouve qu'il est réducteur de parler seulement de l'obésité pour avertir des dangers des graisses et du sucre. D'abord parce que c'est cataloguer les personnes corpulentes comme des parias de la société, comme des exemples à ne pas suivre. On fait alors, sans le vouloir, l'apologie de la minceur et on développe chez nos enfants et nos adolescents des complexes de poids.

Les messages venant de toutes parts sont contradictoires : d'un côté on met en garde les parents sur les risques croissants de l'anorexie à l'adolescence, de l'autre on surveille les courbes de poids dès la naissance pour vérifier qu'ils ne "prennent" pas trop. D'un côté, on trouve des milliers de femmes complexées, malheureuses, allant jusqu'à se faire opérer pour ressembler à ces mannequins filiformes, de l'autre on trouve des publicités alimentaires à la pelle...

Enfin, je trouve que focaliser son attention sur l'obésité et répandre le discours "mauvaise alimentation = devenir gros" est tout simplement déstabilisant pour les enfants. Dire à son enfant de ne pas manger tel aliment pour ne pas grossir, c'est insidieusement lui dire que s'il devient gros, on l'aimera moins, ce qui peut avoir des conséquences psychologiques énormes.

Le discours sur l'alimentation devrait donc plutôt s'orienter sur les problèmes de santé plutôt que sur les problèmes de poids. En effet, comme nous ne sommes pas tous faits pareils, il y a aussi des personnes minces qui peuvent manger n'importe quoi sans grossir, est-ce à dire que celles-ci ont peuvent mal manger sans rien risquer?

Le gouvernement ne s'intéresse à la santé que sur le plan marketing, pour ne pas passer aux yeux des autres pays pour un pays de "gros". Je ne suis pas sûre, en revanche, que le discours de fond, soit vraiment la santé des concitoyens, sinon nos enfants ne mangeraient pas des pommes de terres lyophilisées et des susbstituts de fromage à la cantine.

Réfléchir sur le goûter c'est compliqué, car c'est pénétrer l'intimité des familles et c'est aussi interroger les rapports entre nourriture et amour. Beaucoup de choses se jouent dans la nourriture...

Imaginons la journée type d'un enfant type :

petit-déjeuner : jus de fruit industriel, céréales du commerces, lait = 81 % de sucre pour 100 g consommés

goûter de 10 heures : barre chocolatée ou 4 biscuits au chocolat ou 2 brioches fourrées = 75 % de sucre

déjeuner : plat principal avec ketchup, boisson sucrée (cola, orangeade...), crème dessert = 70 % de sucre

goûter de 16 heures à l'école: barre chocolatée ou 4 biscuits au chocolat ou 2 brioches fourrées = 75 % de sucre

goûter de 17 heures à la maison (pour la moitié au moins des enfants) : barre chocolatée ou 4 biscuits au chocolat ou 2 brioches fourrées = 75 % de sucre

dîner : plat principal avec ketchup, boisson sucrée (cola, orangeade...), crème dessert = 70 % de sucre

On voit bien dès lors combien la consommation de sucre est excessive sur la journée et comment l'enfant est amené à manger jusqu'à 6 fois par jour!

Le sucre blanc ou roux raffiné apparaît comme un poison pour les défenseurs de la santé alternative. Il réduirait les défenses immunitaires, provoquant des infections à répétition (tous ces petits maux de l'hiver notamment), il mettrait le corps régulièrement en état d'hypoglycémie, il créerait une dépendance égale à celle de la drogue ou de la cigarette, son assimilation provoquerait des lésions dans le système digestif...

Or, tous les produits cités dans le menu plus haut, contiennent des sucres raffinés donc dangereux pour la santé. D'autre part, en incitant nos enfants à manger jusqu'à 6 fois par jour, nous les conditionnons à utiliser la nourriture comme réconfort, passe-temps, nécessité sociale... et ne leur proposons plus d'écouter leur corps et de répondre à un signal d'alarme nécessaire à la survie : la faim.

Réduire la quantité de sucre consommée dans une journée me semble déjà une bonne piste, avant de supprimer le goûter lui-même. J'entends bien les parents dont les enfants se lèvent très tôt, ceux dont les enfants ne mangent rien au petit-déjeuner, ceux qui restent à la garderie après l'école. Ceux-là ont effectivement besoin de recharger leurs batteries au cours de la journée. Peut-être peut-on pour ceux-là réfléchir sur la qualité du goûter : fruit, galette de riz, tartine de pain, müesli dans une petite boite, fruits secs...

Pour les autres, comme mes enfants qui déjeunent bien le matin, il faut s'interroger sur la nécessité d'un goûter pris à 10h20, moins de 2 heures avant le repas suivant. Moi aussi j'ai "un petit creux" vers 11h00 mais souvent il est dû à une envie de manger plus qu'à la faim elle-même. Rien n'interdit alors de boire un verre d'eau, de prendre une pomme ou même un carré de chocolat (s'il est à plus de 70% de cacao)

Mais la plupart de nos enfants n'ont pas faim au goûter du matin, ils ont juste envie de manger des sucreries ou bien ils veulent faire comme les copains.

A l'école de ma fille, il y a toujours du pain à disposition de ceux qui ont oublié leur goûter. Rares sont les enfants, parmi les étourdis sans goûter, qui viennent en prendre. Rares sont les enfants qui ont réellement faim.

Interdire le goûter me semble compliqué et absurde car jamais une mesure aussi radicale ne peut prendre en compte toutes les individualités. Par contre, interdire une certaine forme de goûter ma paraît envisageable.

POur ce qui est de supprimer le sucre, cela ne signifie supprimer que les sucres raffinés, pas les sucres naturels.

Découvrez ou redécouvrez le miel, le sirop d'érable, le malt d'orge, le sucre brut ou rapadura. De nouvelles saveurs s'ouvrent à vous. Et un yaourt au sirop d'érable, je ne l'échangerais pas contre une crème dessert industrielle!

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Commentaires
D
Encore juste un truc génial pour remplacer le sucre: le sirop d'agave. Alors, oui, ça vient de loin, mais c'est juste le top pour remplacer les sucres raffinés (voir les livres du Dr Servan-Schreiber)<br /> <br /> Et en plus c'est drôlement bon!
Z
Bonjour à tous !<br /> <br /> Je suis d'accord avec l'ensemble de ce qui à été dit au dessus, les avis sont partagés, chacun apporte son point de vue en toute cordialité et c'est vraiment sympa !<br /> <br /> Je voulais surtout rejoindre kila, counouche et les autres qui ont amené le fait que l'éducation joue un rôle trés important dans l'habitude alimentaire pour les années qui suivent.<br /> <br /> En effet, il ne faut pas "priver" un enfant de manger tel ou tel aliment, ni lui dire que sinon il va etre gros, ni lui apprendre que ce n'est pas bien d'être gros...<br /> <br /> Le principal est de lui montrer pourquoi c'est bien de manger des fruits, des légumes, des produits naturels plutôt que des produits industriels (non pas qu'ils soient tous mauvais !).<br /> Il suffit par exemple de donner une barre de chocolat à un enfant qui a vraiment faim et lui montrer qu'il a toujours faim après avoir mangé la barre... le lendemain, ou même juste aprés on lui donne un bon morceau de pain avec de la confiture ou un bon fruit.<br /> Le constat est rapide, il verra lui même que la faim à disparu/diminuée !<br /> <br /> De même lui expliquer pourquoi les fruits et les laitages sont bons pour lui (Calcium, vitamines ...) les enfants comprennent trés bien ces choses compliquées pour peu qu'on leur explique avec leur mots, il ne faut pas croire que ca les dépasse !<br /> <br /> Pour prendre mon expérience personnelle (et pourtant je ne suis pas vieux ==> 21 ans) mes parents ne m'ont jamais privé de quelque nourriture que ce soit, et m'ont tout simplement inculqué des réflexes alimentaires à savoir par exemple toujours manger un fruit le midi et un laitage le soir. (on peut faire l'inverse aussi ! mais moi ct a cause des vitamines qui m'empechaient de dormir sinion ;) )<br /> Cele ne les a jamais empêchés de me donner de temps à autre des gateaux secs, des chocos (c'est quand même principalement des céréales) des kinders, du chocolat, des bonbons, mais toujours a titre "aléatoire" pour ne pas que j'assimile : repas = entrée+plat+fruit+bonbons<br /> <br /> Ainsi, on ne prive pas l'enfant et on ne suscite pas non plus l'envie ou la sensation de manque<br /> <br /> Pour moi et ma soeur, le constat est le même, nous avons beau aimer les cochonneries et en avoir a portée de main chaque jour, ce n'est pas pour autant que nous en mangeons tout les jours !<br /> <br /> Chez mes parents il y'a toujours eu du Nutella (pots intermédiaires) et ce n'est pas pour autant que j'en mange ne serait-ce une fois par semaine.<br /> Quand j'en parle avec des amis, eux me disent: oh bah moi le pot de 750gr quand y'en a un, il ne tient pas la semaine !!! Alors je leur dit que le mien de 450gr me fait le mois...ils me regardent avec des yeux éberlués...<br /> <br /> Comme quoi l'éducation que j'ai reçue, ni restrictive, ni tentatrice, mais simplement habituelle et explicative la plus naturelle qui soit m'a permis de me contenter d'une alimentation nutritive. Ce qui ne m'empêche pas de me faire plaisir dès que j'en ai l'envie (glace, sucreries, gateaux...)<br /> <br /> <br /> Pour être bref (oui je sais je m'égare facilement :) ) je ne dirai pas qu'il faut faire comme-ci ou comme-ca avec ses enfants, je souhaitais juste apporter le témoignage d'un gamin de 21 ans à qui les parents n'ont jamais imposé il faut manger ci et comme-ca, ce jour-ci à cette heure là...mais qui m'ont tout seulement habitué à manger varié pour que ca me paraisse tout à fait naturel !<br /> <br /> Petit on copie toujours ses parents (et ses copains aussi) il reste donc aux parents d'expliquer pourquoi telles choses sont importantes à manger et non pas de toujours dire il ne faut pas manger ci ou manger ca ni de priver les enfants de bonbons ou de sucreries car comme beaucoup l'ont dit avant moi, tout est dans la modération ;)<br /> <br /> Et puis n'oubliez pas le plus important, il faut vivre aussi ;)<br /> <br /> Bisous à tous.
E
Je suis bien d'accord avec toi et la "pression" que l'on colle à nos enfants pour toutes les questions d'alimentation est très dangereuse. Il faut les laisser tranquille, ces petits et les inciter à manger sainement, des fruits, des légumes, à apprendre à les marier....<br /> Voici une campagne de communication qui a été menée en Suède par une grande enseigne.....On aimerait avoir la même chose en France, non? http://www.ecolodujour.com/article-5548532.html
Y
T'as qu'à pas les mettre à l'école !!<br /> Nan, je plaisante (quoi que), c'était juste un clin d'oeil pour te dire que je suis revenue.<br /> Bises
C
Bongénie,<br /> <br /> effectivement tu n'as pas parlé de plaisir, excuses-moi, j'ai interprété. C'est le fait que tu parles de curiosité alimentaire (= proposer de tout à tes enfants y compris du sucre) qui m'a fait penser à la notion de plaisir... Et tu as raison de me reprendre sur les termes négatifs associés à la nourriture industrielle, on pourrait effectivement très mal se nourrir en mangeant chaque jour un gâteau au chocolat fait maison. D'ailleurs, certaines études ont prouvé que les gâteaux au chocolat maison sont souvent plus sucrés que certains de leurs frères industriels. De même, dans certains biocoops, on trouve des repas industriels, je ne pense pas qu'ils soient particulièrement sains même s'ils sont bios! J'entendais par "cochonnerie" un aliment très pauvre en apport pour mon corps : pas de vitamines, pas de fibres et du sucre raffiné donc plutôt du "poison". Non seulement ces aliments n'apportent rien à ma santé mais souvent ils sont constitués d'éléments dangereux pour ma santé, voilà en quoi j'entendais le terme "cochonnerie". Mais tu as raison de rappeler qu'il faut se mefier des raccourcis!
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