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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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12 octobre 2006

Le chantage, ça vous dit quelque chose ?

Une des choses qui m’étonne le plus depuis que je suis devenue mère est la facilité à laquelle le chantage me vient à la bouche. « Si tu ne ramasses pas tes affaires, je ne te donnerai pas ce que tu demandes » « Si tu ne nettoies pas tes bêtises je ne jouerai pas avec toi. » « Si tu ne te calme pas tout de suite on rentre à la maison »... Etc.

Or, si le chantage n'apparaît pas comme violent au premier abord (pas de coup, pas d'humiliation...) il l'est tout de même de façon très insidieuse.

Le petit Robert donne la définition suivante du chantage : " Action d’extorquer à qqn de l’argent ou un avantage sous la menace d’une imputation diffamatoire, ou d’une révélation compromettante. Par extension : Moyen de pression utilisé pour obtenir quelque chose de qqn." 

Nous faisons donc pression sur nos enfants pour qu'ils fassent ce qu'on attend d'eux. 

Et vous, pratiquez vous ce moyen de pression ?

On trouve parfois plus simple de menacer que de discuter... Je suis convaincue que le chantage n’est pas une « bonne méthode éducative » parce que l’enfant ne fait pas ce qu’on lui demande parce que cela a un intérêt pour lui, parce qu'il comprend pourquoi il doit accomplir telle ou telle action qui a du sens pour lui, mais par crainte d’un événement désagréable ou par envie d’une récompense. « Si tu fais tes devoirs, tu pourras aller au cinéma. » L’enfant fait ses devoirs, certes, mais pas par envie d’apprendre, ni par intérêt, mais pour aller au cinéma… Or, quel est le but visé lorsqu’on demande à un enfant de faire ses devoirs ?

De plus, la menace est rarement en lien avec l'action demandée, cela a rarement de sens pour un enfant : en quoi ne pas faire ses devoirs pourrait l'empêcher d'aller au cinéma ? En quoi ne pas essuyer la table l'empêche de lire une histoire avec moi ?

Trouver la raison qui motive le refus de l'enfant est autrement plus difficile que de le contraindre à agir (quoique!) mais plus gratifiant et à long terme plus « efficace ». Cela peut aussi nous amener à revoir nos exigences à la baisse...

Quant au chantage affectif, il est véritablement dangereux pour l'enfant : votre amour pour lui ne doit jamais être soumis à condition: vous l'aimez quoiqu'il arrive, c'est la chose la plus importante au monde pour lui... alors banissez si vous le pouvez toutes les phrases assassines du style "je n'aime pas les enfants qui..." ou "je ne t'aime pas quand..."

Maintenant, lorsque je m'entends débuter une phrase par « si tu n'essuies pas... » soit je me tais immédiatement, soit je la termine en exposant les faits « ça va rester mouillé et on va peut-être glisser »...

C'est une vigilance de tous les instants !

S'écouter parler, dans un premier temps, surveiller la façon dont on donne des ordres à ses enfants, la façon dont on les menace plus ou moins consciemment est un exercice difficile mais qui ouvre les yeux sur des réalités parfois désagréables. (Difficile aussi car nous avons souvent des moyens plus subtiles de nous exprimer que le très classique « si... alors ».) Après, seulement, dans un deuxième temps, peut-on essayer de ne pas aller au bout de la menace, de se taire avant qu'elle ne soit prononcée...

Si le coeur vous en dit, vous pouvez aussi vous pencher sur vos relations de couple. (ou avec vos parents...) Le chantage s'y exerce souvent d'une manière insidieuse. Par exemple, quand votre conjoint rentre tard, vous lui faites la tête systématiquement. Il saura désormais que « si tu rentres tard je fais la tête »...

Cherchez... et il est possible que vous trouviez !

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Commentaires
A
Excellent article.
L
Je voulais vous envoyer un lien en vous contactant directement mais je ne trouve pas d'adresse mail. Je me résouds à le faire ici. C'est une page d'un site sur la PNL, qui est particulièrement efficace dans le cas de chantage et de manipulation. <br /> Cette page est consacrée aux suggestions manipulatrices : <br /> http://www.jecommunique.com/les_suggestions.htm
C
;-) je reconnais que pour moi aussi le recours au chantage est difficile à éviter, ce fut une des composantes les moins violentes de mon éducation, donc je suis tentée de reproduire. Néanmoins j'essaie d'éviter le chantage-punition mais tente de trouver d'avantage le acte-conséquence. "Je veux bien vous donner ce jeu mais seulement si il reste de la place libre au sol dans la chambre et donc il faut ranger au moins un des jeux déjà éparpillé", "si vous continuez à me faire répeter 20 fois pour obtenir que vous débarassiez, vous déshabilliez, etc... je n'aurais plus de voix pour raconter l'histoire ou il sera trop tard""Tu ne veux pas mettre la table? moi non plus mais j'ai faim alors je vais mettre mon assiette et manger et toi tu te débrouilles" ça ne fonctionne pas toujours aussi bien et aussi vite que je le voudrais mais ça ne marche quand même pas trop mal et surtout au moins aussi bien que le vrai chantage qui les rares fois ou je l'ai vu utilisé par le papa essentiellement fut un échec total quand l'enfant était décidé à ne pas faire: 1/ il ne faisait pas 2/il faisait une colère monstre pour avoir quand même la récompense ;-)
P
aussi les petites phrases en "si" mais en m'attachant à ce qu'elles soient éducatives et non ressortissant du chantage, comme tu dis en les rattachant aux faits.<br /> Par exemple : "tu as très faim ? si tu m'aides à mettre le couvert, on pourra se mettre à table plus vite" ou "si tu ne t'habilles pas, tu ne seras pas prêt à temps pour partir avec moi" ou "si tu ne mets pas ton manteau, tu vas te mouiller" ou encore "si tu mets tes affaires au sale, je pourrais les laver demain", "si tu ranges tes jouets, ce sera plus agréable demain pour toi, et plus facile de les retrouver"...et, j'indique parfois aussi à mes enfants que s'ils ne m'écoutent pas, je pourrais être tentée de ne pas les écouter à mon tour. On pourrait dire que c'est du "donnant - donnant", mais j'ai le sentiment que c'est le rappel que tout le monde fait des efforts pour s'entendre et se respecter".
M
je me rappelle avoir lu, quand mes enfants étaient petits, des livres genre Dodson ou autres pédiatres américains, y traitant entre autre du langage et de la communiacation avec les petits et notamment des messages-je: plutôt que de commencer les phrases par "tu", surtout assorties d'ordres, de menaces et autres chantages, parler de soi, et commencer la phrase par "je" ("je suis vraiment fatiguée, j'aimerais bien que la chambre soit rangée pour qu'on aille se coucher...",par exemple)<br /> c'est peut-être banal, mais c'est vrai que la formulation est plus douce et permet d'expliquer, de son point de vue, pourquoi on demande quelque chose, et l'enfant, ou autre, accepte plus facilement une requête, même si elle ne coïncide pas avec son désir immédiat...enfin, je crois...
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