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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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15 août 2006

« Obéis-moi, et vite ! »

Les questions concernant l’obéissance des enfants ou, en l’occurrence leur désobéissance, sont probablement parmi les plus délicates et difficiles pour les parents. Puisqu’en tant que parent nous avons à accompagner au mieux nos enfants pour qu’ils puissent devenir des adultes responsables et à peu près bien dans leurs baskets (du moins, c’est ainsi que j’envisage mon rôle), n’avons-nous pas aussi à leur imposer un certain nombre de comportements et pour cela à les faire obéir ?

La question de l’obéissance peut s’étudier sous deux angles :
- comment faire obéir les enfants ? Autrement dit, les moyens à disposition des parents pour arriver à leurs fins (car appelons un chat un chat, c’est bien de cela dont il s’agit…)
- pour quoi (et pourquoi) faire obéir les enfants ?

Commençons par le comment, c’est peut-être le plus facile.
Les parents ont à leur disposition en gros, deux types de moyens pour cela : la force et la manipulation.
- la force. On contraint l’enfant en le menaçant de punition au cas où il n’obtempèrerait pas. On crie ou frappe si besoin pour obtenir le comportement souhaité. On peut aussi faire faire par la contrainte physique : porter dans sa chambre un enfant qui ne veut pas y aller, lui mettre la cuillère de force dans la bouche, s’asseoir sur lui pour qu’il ne se débatte pas…
- la manipulation. Il y a des formes de manipulations plus ou moins subtiles ou perverses. Une forme « douce » consiste par exemple à convaincre l’enfant que ce qu’on attend de lui va lui être aussi agréable, (vient on va jouer à ranger !) puis vient le chantage (« si tu veux aller à la piscine, tu ranges ta chambre ») et enfin, le chantage affectif (« je n’aime pas les enfants qui ne rangent pas leur chambre comme il faut. ») qui met l’enfant dans une grande situation d’insécurité. (Si par son comportement il risque de perdre l’amour de ses parents, chaque action devient potentiellement dangereuse. )
(Liste non exhaustive !)

Evidemment, de voir à quelles extrémités nous sommes capable d’aller pour faire faire à un môme ce que nous avons décidé qu’il devait faire nous amène à réfléchir sur un plan plus large aux raisons qui nous poussent justement à exiger de nos enfants ce qu’on exige d’eux… parce que visiblement, d’eux-mêmes ils ne le feraient pas. (Ou pas comme ça, ou pas à ce moment-là…)

Je vous encourage si vous avez des enfants à examiner de près les raisons qui vous motivent à (au hasard… vous pourrez faire votre propre liste)
- lui demander de s’habiller de telle ou telle façon
- aller se laver maintenant
- ranger ses jouets
- dire bonjour
- mettre son manteau
- finir son assiette
- …

Quelques hypothèses à creuser :
- Dans quelle mesure le regard des autres vous motive-t-il ? (Que va-t-on penser s’il met son pantalon à rayure avec une chemise à carreaux ?, Que va dire ma mère s’il chipote ce qu’il trouve dans son assiette ?)
- Dans quelle mesure le forcez-vous « pour son bien » ? (et dans ce cas-là, êtes-vous vraiment mieux placé que lui pour savoir s’il a encore faim, ou assez chaud ?)
- Dans quelle mesure enfin le faites-vous pour ne pas « céder » ? Pour arriver à vos fins et garder le pouvoir ? (après tout, c’est humain, nos enfants sont les seules personnes sur lesquelles nous avons, pendant quelques années au moins, un ascendant total. Ils sont, littéralement, à notre merci… et ne rendent pas les coups !)
- Ou alors vous le forcez « pour lui apprendre » ? (C’est en rangeant qu’on apprend à ranger… à moins qu’on apprenne à détester ça ! C’est en faisant ses devoirs qu’on retient quelque chose. Essayez pour voir de vous souvenir du dernier truc qu’on vous a fait apprendre de force !)
- Le faites-vous pour sa sécurité ? Et si oui, vos craintes sont-elles rationnelles ? Si elles ne le sont pas, ne vous flagellez pas pour autant, nous avons tous des craintes irrationnelles, le tout, à mon sens est d’expliquer clairement à l’enfant « j’ai peur de ça, c’est peut-être sans raison, mais je ne veux pas que tu le fasses… »
- Ou, enfin, voulez-vous à tout prix faire obéir votre enfant pour qu’il soit « sage » ou « gentil »… ?

Isabelle Filiozat dans l’un de ses livres, affirmait que les français sont obéissants jusqu’à la nausée… En apprenant à obéir, il est bien possible que nos enfants finalement n’apprennent qu’à être obéissants et dociles… en un mot bien soumis à l’adulte aujourd’hui et à toute forme d’autorité demain. L’obéissance se conçoit bien dans l’armée (au moment où, en temps de guerre, le colonel lance un ordre, il vaut mieux obéir sans réfléchir…) moins quand on espère aider nos enfants à réfléchir dans la vie, à questionner l’autorité (pas systématiquement, non, mais de façon à ne pas obéir aveuglément à des lois injustes) etc.

Peut-être avez-vous entendu parler de cette expérience terrifiante menée il y a quelques années…
Des chercheurs prétendaient tester la capacité d’individus à apprendre. Des gens comme vous et moi devaient leur envoyer une impulsion électrique si les prétendus cobayes se trompaient, et l’impulsion augmentait en intensité à chaque nouvelle erreur. Les courants allaient de « très faible » à « mortel » en passant par « très douloureux » etc.
En vérité, ce qui était testé n’était pas la capacité d’apprentissage, car les « apprenants » étaient des comédiens payés pour simuler la plus ou moins grande douleur des chocs électriques, mais la capacité des gens à refuser un ordre quand il leur paraissait injuste. En effet, parfois les apprenants (les comédiens) suppliaient les gens de cesser l’expérience, de ne plus leur envoyer d’impulsions… mais les chercheurs en blouse blanche, représentant donc l’autorité, leur demandaient de continuer…
Le nombre de gens qui sont allés jusqu’à « douleur insupportables » voire jusqu’à « mortel » est hallucinant. Je ne me souviens plus des chiffres mais il me semble que c’est de l’ordre du 80% !
Je frémis en pensant que j’aurais probablement fait partie de ceux-là. Moi aussi je suis une gentille fille bien obéissante qui fait ce qu’on me dit, parce que c’est bien, parce qu’une figure d’autorité me le demande. Je finis mon assiette même quand je n’ai plus faim parce qu’on m’a appris à ne pas gâcher (est-ce gâcher que de finir au repas suivant ?) et oblige encore mon fils à faire des choses que je réprouve parce que ça se fait…
Mais maintenant, quand même, je commence à me méfier du dogme de l’obéissance. (si vous n’êtes pas encore convaincu, pensez à tous ces bons fonctionnaires bien obéissants qui pendant la seconde guerre mondiale n’ont fait que leur devoir… )

Cet article est un peu long et un peu brouillon, mais je souhaite quand même le poster aujourd’hui. Je l’améliorerai en fonction de vos remarques et préciserai ce qui n’est pas clair si besoin ; de toute façon, ce sujet est tellement vaste que j’y reviendrai et Cherry Plum aussi probablement.
Bonne réflexion à vous...

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Commentaires
K
Tu as tout bien dit Gayanée, les non-écolo se font toujours un plaisir de mettre le doigts sur les choses que l'on ne fait pas, mais jamais ils ne posent de questions ou s'exclament sur tout ce que l'on fait déjà.<br /> C'est marrant en fait... Bien qu'au départ ça m'agaçait, maintenant je réponds toujours la même chose : "et bien si tous le monde faisait ce que moi je fais, ça serait déjà énorme"
G
Je peux me permettre? Allé, j'ose...<br /> <br /> Si j'ai bien compris, 'Réflexion' a peur que les enfants de ces parents 'écolo' soient marginalisés car leurs parents ne sont pas dans la norme. Et, si ces parents l'assument tout à fait bien, ces enfants risquent de sentir peser les regards des autres (enfants, éducateurs, parents, ...), et peut-être ne pas l'assumer aussi bien que leurs parents.<br /> <br /> C'est tout à son honneur de s'inquiéter de ces enfants. Je pense que cette peur n'existe pas que chez elle!<br /> <br /> J'ai des cousins qui n'ont la TV que depuis 2-3 ans (ils sont bientôt tous 3 ados) [et uniquement pour regarder des vidéos/DVD]. Je me suis déjà posé cette question, au sujet de la TV, si cela les marginalisait, s'ils étaient la cîble de moqueries, etc? Mais j'ai pu remarquer que ce sont des gamins qui ont plein de copains et qui ne s'en plaignent pas!<br /> <br /> Mais le fait est que, moi aussi, je m'étais posé la question.<br /> <br /> 'Réflexion', quand tu parles de l'auto... Je trouve ça dur. Perso, je suis sur le chemin de la simplicité volontaire, de l'écologie au quotidien, ... Chaque jour, je tente de modifier mes habitudes, de réfléchir plus profondément aux conséquences de mes actes, ...<br /> <br /> Je pense qu'acheter ses aliments 'bio' est cohérent si l'on désire que la terre soit moins polluée (moins de pesticides) et aussi pour préserver ma santé. Donc, je tente de manger bio autant que cela m'est possible. Cela demande de changer mes habitudes culinaires. C'est difficile mais cela ne se fera pas en un jour. Je ne culpabilise pas quand je mange 'non-bio' mais j'essaye que cela arrive de moins en moins souvent.<br /> <br /> Je pense que les énergies renouvelables sont la voie du futur pour éviter de produire trop de CO2. Donc, j'achète de l'électricité verte depuis que le marché est ouvert. Si j'étais propriétaire, j'installerais des panneaux solaires pour devenir plus autonome, mais ce n'est pas possible en tant que locataire.<br /> <br /> Je pense que l'eau est un bien qui devient de plus en plus rare, alors j'ai pris l'habitude de récupérer l'eau de lavage des légumes pour arroser mes plantes (ou l'eau de pluie), je récupère l'eau froide qui coule avant de devenir chaude quand je prends une douche (5 litres/douche +/-) et je l'utilise pour faire ma toilette de chat tous les jours, ...<br /> <br /> Je sais que l'automobile est l'un des plus gros "point noir" qui produit du C02 dans mon mode de vie, et j'essaye de l'utiliser au minimum. Mais cela ne dépend pas que de moi : je dois me rendre à mon boulot, les moyens de transport en commun sont peu nombreux, pas pratiques... Donc je fais ce qu'il est possible (vacances en train et moins loin : aller marcher avec un tente et une carte!), mais je ne flagelle pas quand j'utilise mon auto, car ce n'est pas dans mes moyens de le faire.<br /> <br /> Voilà, je voulais dire qu'il est facile de mettre le doigts sur les efforts que je ne fais pas mais d'un autre côté, je fais un maximum d'efforts qui sont à ma portée.<br /> <br /> Par exemple, j'ai déménagé pour habiter moins loin de mon lieu de travail, afin de réduire ces trajets. J'y gagne en qualité de vie (j'ai des collègues qui font 1h de route chaque matin et chaque soir, moi c'est 4 fois moins) et je pollue moins.<br /> <br /> Mais je suis sur le chemin qui me mène à abandonner la voiture, j'y réfléchis, je calcule, je projette... Et cela viendra!<br /> <br /> Comme je le disais, je suis sur un chemin et je change mes habitudes petit à petit. Si je voulais changer tout en une seule fois, cela me semblerait impossible et je ne le ferais pas, alors que là, oui, c'est possible.
L
..ce que tu reproches, Reflexion, aux personnes qui désirent manger bio, vivre plus écolo..tout cela dans un souci de bien être et de préservation de la planête...C'est vrai que les produits bios sont plus couteux au détail (et encore...)mais on consomme moins et différemment...Je dépense moins pour cinq que par ex mes parents qui ne sont que deux...Je ne comprends pas trop ton acharnement ...Je ne refuse pas le modernisme..Je n'utilise pas par ex de seche linge car ce n'est pas écolo, tout comme la clim et plein d'autres choses parcequ'elles me paraissent futiles..Mais ce n'est que mon point de vue...
K
En réponse à cela : "je ne refuse pas aux écologistes le droit de se nourrir et de vivre comme ils en ont envie mais eux font en sorte d'influencer l'opinion par des actions parfois même répréhensibles.", je répondrais ceci :<br /> "ha! ben oui, parce que c'est vrai que les grandes firmes n'influences nullement l'opinion, par aucun action répréhensible"!! Faudrait peut-être ouvrir un peu les mirettes, non?! Arrêter de faire l'Autruche et de croire que tout le monde il est beau et gentils!!<br /> <br /> Heu??? Et la pub pour tous les produits fabriqués en Chine, où on le sait tous les droits de l'homme sont super respectés, tu en fais quoi?<br /> Quand on consomme décalé, figure-toi que ce genre de questions et bien on se les pose tout le temps! He! oui ma bonne dame ;-)<br /> <br /> PS : rolàlà, désolé Cherry Plum et Aspen d'autant de dérives. Si ça fait trop, vous pouvez me couper, je comprendrai.
K
Reflexion, depuis que je consomme exlusivement bio (la nourriture mais aussi le PQ, la lessive, le gel douche bref, TOUT) je dépense moins d'argent. Dingue non?! PArce que lorsque j'ai sauté le pas j'ai aussi compris que je devais changer radicalement ma façon de faire. Mais je ne vais aps entrer dans les détails, ce serait trop long.<br /> <br /> Tu sais, si j'en arrive là c'est après une grande reflexion, cela ne s'est pas fait du jour au lendemain. Et avant d'être "écolo" j'étais moi aussi une grande consomatrice, je sais donc de quoi je parle.<br /> J'utilisais tout un tas de produit qui me semble bien inutiles, voire futiles, aujourd'hui.<br /> <br /> Et qu'on ne me serve pas le fameux "mais pourquoi donc te priver", je ne me prive nullement, je suis tellement convaincue que seule la décroissance, et le retour à de vraies valeurs (notamment familiale) peuvent sauver l'humanité que c'est un vrai plaisir de vivre comme ça. Oui rien que cela. Et franchement rien ne me manque, je trouve même que j'en ai encore trop, mais comme Rome ne s'est pas faite en 1 jour, petit à petit j'avance sur le chemin de l'écologie, tranquillement... mais sûrement.<br /> <br /> Pourquoi la décroissance et les valeurs familiales dans le même panier? Simplement parce que lorsque l'on décide de se passer des magasins, de la TV, d'acheter tout un tas de jouet ou autre activités coûteuse et polleuse (vacances à l'étranger, ski l'hiver etc...), il y a une notion "temps" qui se dégage. Et ce temps et bien il faut bien le combler et le combler par quoi? Par du temps passer entre humain, à discuter, chahuter, rire, courrir, chanter, danser, pleurer, dormir, se caliner, se promener, travailler, au jardin, à l'atelier, planter, construire, modeler, dessiner, fabriquer (son pain, ses meubles), chiner, récupérer, retaper... <br /> Pour sûr : ça change du très caricatural : maman au ménage, papa devant la TV, junior avec sa PS et petitdernier dans la cosy avec sa tétine!!<br /> <br /> Je persiste donc : ceux que tu appelles les "écolo" sont des gens remplis de bons sens, d'humour, de joie de vivre, de valeurs très simples, très basique près à revenir très légèrement en arrière pour que le monde soit meilleurs. Et surtout qu'il perdure.<br /> Et jamais je ne maltraite mon prochain pour le convaincre de faire comme moi, par contre s'il vient vers moi, pose des questions, voire... me provoque, et bien je lui explique simplement, mais il n'est pas obligé d'adhérer. Par contre je lui demande de me respecter, car je ne fais aucun mal à personne.<br /> <br /> Idéaliste, oui sûrement, n'empêche si demain on m'enlève ça, j'ai plus qu'à disparaître définitivement de la planète. C'est devenu mon moteur. Et je n'ai pas l'intention de m'arrêter, revenir en arrière est simplement im-po-ssi-ble.<br /> <br /> Reviens nous lire réflexion, et n'hésite pas à participer. Moi je ne t'en veux pas de tenir ces propos là, je les ai tenu moi aussi ;-)
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