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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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14 août 2006

Mon corps ce héros

Il y a deux catégories d’enfants : ceux qui portent un tee-shirt été comme hiver, qui traînent pieds nus sur le carrelage, qui ne mangent quasi rien et qui ne tombent jamais malades. Et ceux qui, bien que couverts des pieds à la tête, faisant des cures d’oligo-éléments, et ne sautant jamais dans les flaques, ont une carte fidélité chez le médecin. Mes enfants sont de ceux-là…

Ma fille a des otites aux deux oreilles depuis l’âge de deux mois. Elle a aujourd’hui presque 6 ans et a avalé dans sa vie un nombre impressionnant d’antibiotiques, avec tous les effets secondaires que l’on peut connaître, elle a notamment développé une allergie à la pénicilline, après avoir fait un œdème de Quincke.

Même si je me suis toujours intéressée aux médecines douces, je ne les utilisais que comme accompagnement et en aucun cas comme traitement. J’ai toujours fait confiance à mon médecin sur les vaccins, les traitements, les opérations nécessaires. Bien sûr, cela grinçait au fond de moi, cela faisait mal de voir ma fille avaler des médicaments si puissants, cela tracassait dans le cœur et phosphorait dans la cervelle. Mais je n’ai que rarement remis en question l’avis si tranché des docteurs. Pourquoi ?

Parce que j’avais peur. Peur que mes enfants souffrent. Peur qu’ils meurent surtout. Sacrifiés qu’ils seraient par mes convictions égoïstes. Peur de me tromper et de devoir toute ma vie regretter mes gestes et mes absences de décision.

6 ans à la regarder vomir ses antibiotiques. 6 ans à la regarder souffrir malgré les diabolos…

Aspen est venue un jour chez moi avec son fils. Pendant le séjour, il a eu la grippe. Je lui proposai d’appeler le médecin mais elle refusa, m’indiquant que la fièvre devait tenir son rôle de défenseur du corps. Je respectai son propos puisque elle était la mère de son petit garçon mais je n’approuvai pas. J’avais peur pour lui aussi, je tournais en rond en lui proposant « au moins un petit peu de paracétamol… » J’ai fini par l’inquiéter… j’ai eu tort. Son fils s’est rétabli au bout d’une semaine, sans médicaments, après avoir dormi jusqu’à 20 heures par jour. Cette expérience m’a vraiment ébranlée, je me suis demandé d’où venait cette peur si profonde qui m’empêchait de faire confiance à mon propre corps.

Ma fille a récemment eu une nouvelle otite. J’ai pris mon courage à deux mains pour annoncer à mon mari, que cette fois nous ne passerions pas par la case antibiotiques. Je lui ai demandé trois jours de répit, lui promettant que si rien n’allait mieux, j’aurais recours aux traditionnelles méthodes allopathiques. Il m’a soutenue sur ce chemin-là. J’ai emmené ma nénette voir un ostéopathe réputé, en espérant, un peu comme on va à Lourdes, mais en ne me faisant aucune illusion. Le soir-même, l’oreille douloureuse coulait d’un pus épais et odorant. Je n’en revenais pas… Je dansais de joie à l’idée que, pour une fois, son otite allait pouvoir se résorber sans médicaments, juste par un phénomène naturel dont son corps est capable ! Bien sûr, le lendemain, le mal se déplaça à l’autre oreille, mais il se produisit quelque chose qui ne s’était jamais produit auparavant, elle fit une paracentèse spontanée, ce qui la soulagea énormément. Les cataplasmes d’argile sur le bas-ventre ont eu raison de la fièvre et la bouillotte d’eau chaude sur l’oreille douloureuse était un formidable substitut au paracétamol. Quelques gouttes d’huile essentielle de Raventsare sur le lobe et derrière l’oreille pour éviter la surinfection, un petit traitement donné par l’homéopathe, et voilà ma fille sur pieds en moins d’une semaine….

J’ai culpabilisé énormément de lui avoir fait avaler toutes ces substances chimiques pendant ces 6 années. j’ai repensé à toutes ces fois où, dans l’inquiétude absolue, nous nous mettions à deux sur elle pour qu’elle avale ces foutues doses, jusqu’à les lui faire vomir, après avoir tenté de la soudoyer par tous les moyens… J’ai repensé à toutes les fois où je n’ai pas dormi en me demandant ce que j’avais manqué sur le plan psychologique pour qu’elle tente de me le dire par ce biais là… J’ai pleuré. Et j’ai réalisé une chose catastrophique, c’est que les médecins, les soi-disant garants de ma santé, ceux qui sont là normalement pour nous rassurer, nous conseiller, nous guérir, ceux qui ont le savoir et à qui nous confions toutes les étapes importantes de nos vies, à qui nous confions nos enfants, ceux là même ont détruit toute la confiance que j’avais dans mon corps !

Faites confiance à votre corps ! Tous les scientifiques s’accordent à dire que le corps humain est tellement complexe qu’aucune technique n’est capable de le reproduire, de le fabriquer de A à Z. Notre corps est fait pour vivre logiquement jusqu'à 120 ans. Après ce sont les conditions de travail, de vie… qui nous font mourir plus jeunes. Mais le corps, en tant que machine, est fait pour tailler la route jusqu’ à 120 ans !

On pourrait m’objecter que l’espérance de vie ne cesse d’augmenter et que c’est grâce à la médecine. Je ne le crois pas. En France, au Moyen-Age, les gens mouraient plus jeunes principalement à cause de l’hygiène qui entraînait les maladies, à cause des famines, des guerres… mais pas forcément à cause du manque de soin. Aujourd’hui, si vous avez une hygiène de vie suffisante, que vous mangez à votre faim et que vous habitez une région du monde en paix, vous avez de grande chance de ne pas tomber malade, donc de ne pas avoir besoin de médecin… Et les épidémies passées, me direz-vous ? La médecine a bien permis de lutter contre la peste, la tuberculose ou la grippe espagnole. Oui. A-t-elle éradiqué le sida, le cancer, les maladies génétiques, la grippe aviaire ? Non. Un partout, balle au centre.

J’en veux aux médecins occidentaux de ne pas faire leur travail de responsabilisation des patients. Ne me donnez pas un poisson, apprenez moi à pêcher ! Ne me donnez pas un médicament, apprenez moi à me soigner. En Asie, le médecin voit régulièrement les gens d’une même famille et les conseille sur leur alimentation, leur hygiène de vie afin qu’ils aillent mieux. Il est alors payé. Si un de ses patients tombe malade, le médecin le soignera gratuitement, jugeant qu’il a mal fait son travail de protecteur de la santé. En Occident, comme souvent, c’est l’inverse. Réfléchir avec ses pieds et marcher sur la tête.

Le corps n’est qu’énergie, ce n’est qu’en rétablissant les énergies à l’intérieur de notre corps qu’on peut l’aider, pour le reste, il semble que la Nature lui ait donné il y a déjà plusieurs milliers d’années tout le nécessaire pour s’en sortir. Arrêtons de croire que l'homme est indispensable à tout, soyons humble devant la Nature qui sait nous rappeler sa force lors des catastrophes naturelles, ravalons notre égo et acceptons de faire confiance à ce qui nous dépasse.

Pour aller plus loin :

http://users.swing.be/carrefour.naissance/biblio/ES/Mendelsohn.htm

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Commentaires
C
Merci, à bientôt.
A
Juste pour te souhaiter bon courage Claire.<br /> à bientôt!
C
merci pour ces "fleurs étrangères"... même si c'est effectivement notre propre sentier que l'on va suivre. Anna, je fais en effet une thérapie. et même si je croyais aller très bien avant, je m'aperçois que depuis ce problème d'ostéite depuis 8 ans, avec toujours une menace d'amputation, j'étais en fait fragilisée. merci Tom pour les "petits pas", ça me semble bien.
A
Ta métaphore me plait beaucoup.<br /> <br /> En effet, les conseils enrichissent, aident à la réflexion, sont des petits cailloux qui permettent parfois de ne pas trop se perdre, des petites branches sur lesquelles nous pouvons nous rattraper quand nous chutons, mais quoiqu'il en soit, nous seuls pouvons vraiment "cheminer".<br /> <br /> "ce n'est pas en suivant les pas d'autrui qu'on arrive à tracer son chemin" (Jiang Zilong)<br /> <br /> "croyez ceux qui cherchent la vérité, doutez de ceux qui la trouve" (André Gide)
T
Je me dis qu'au fond, nous semons toute une récolte de "conseils-d'autrui", (ces fleurs étrangères), dans notre jardin, sous nos fenêtres: <br /> ça nous égaie, et nous rassure de les y voir<br /> prospérer, disponibles pour être respirées ou cueillies, mais que notre petit sentier, nous le taillerons nous-même, car la douceur, les raccourcis, les "trucs" miraculeux, si efficaces soient-ils, n'ont pas toujours notre secrète préférence...Et que ce que nous avons à vivre,<br /> c'est entre """Dieu""" et nous...<br /> N'est-ce pas ?
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