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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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4 mai 2006

Désencombrer pour avancer

Dans mon processus de transformation actuel, je me rends compte qu’un des facteurs important ayant permis cela est le désencombrement.
Le bordel est un obstacle quasi infranchissable.

Il nous empêche de respirer librement, car la simple accumulation d’objet dans une pièce suffit à la rendre oppressante. Il nous empêche d’être efficace : il faut commencer par chercher les choses avant d’accomplir toute action, ce qui est une perte de temps considérable qui personnellement, suffit à me faire reculer devant certaines tâches. Il encombre notre esprit par la culpabilisation qu’il engendre : les « il faut que » « je dois », « je devrais » remplacent la joie de vivre par leur martèlement incessant. Comment s’autoriser à faire quelque chose qui nous plairait alors qu’il y aurait tant à faire ? Alors que la vaisselle sale nous nargue dans l’évier, que les tas de linge (le sale, à laver, le propre, à ranger ou repasser…) commencent à faire concurrence au Mont Blanc ? Alors qu’il y a ce papier hyper urgent ou cette facture à payer qu’on aurait déjà dû renvoyer il y a deux jours… Alors que les mômes chouinent dans vos jambes parce qu’il y a tellement de désordre dans leur chambre qu’ils n’arrivent plus à y jouer, ni même à retrouver leurs jouets… Alors, tout simplement, qu’il n’y a plus une seule surface plane disponible pour poser un livre, ou une feuille de papier, ou un ouvrage de couture… ou…, ou toute activité à laquelle vous auriez pu avoir l’idée de vous consacrer.

Depuis que je m’organise un peu mieux (et croyez moi, il me reste des progrès à faire, je reviens de tellement loin) il y a des moments où je me dis : « bon, et maintenant, qu’est-ce que je fais ? », et où je me rends compte avec stupéfaction que presque tous les « il faut que » ont été accomplis… et je me retrouve l’esprit vide, un peu sonnée de ne plus avoir d’obligation urgente moi qui ai toujours tout fait « à l’arrache », au dernier moment, parce que j’avais dépassé depuis longtemps les limites du « trop tard ». Parfois, à 15h, le linge est plié et rangé, le repas du soir est prêt, la maison est présentable…
Dans ces moments-là, l’espace vide et blanc devant moi s’ouvre sur des perpectives incroyables.

Et pour en revenir au propos du jour, ce qui permet, entre autres, que toutes les tâches à accomplir le soient… est le désencombrement.
Parce que depuis que j’ai diminué des deux tiers (au moins) le nombre de jouets de mon fils, je mets moins de cinq minutes à tout ranger même quand il a tout sorti.
Parce que depuis que je fais la chasse aux points chauds, même quand je me relâche trois jours, il me faut moins d’une demie-heure pour m’y attaquer (et les vaincre).
Parce que d’avoir l’esprit plus libre m’a permis de mettre en place un début de routine… et pas plus d’une par mois. Le premier mois, je me suis occupée de mon évier. Je me suis couchée avec un évier propre tous les soirs. Le deuxième mois, je me suis attaquée à la lessive. C’est bien rodé maintenant : je mets en route le soir - en heures creuses - j’étends le matin avant le petit déjeuner juste après avoir plié celui de la veille. Le troisième mois, j’ai fait mon lit. Ce mois-ci, j’ai décidé de me mettre à faire quelques étirements au réveil (après avoir fait le lit) et au coucher (juste avant de me mettre dedans).

Depuis que je ne suis plus toujours à courir partout sans savoir où donner de la tête, j’ai du temps pour moi… J’ai déjà un petit peu parlé de l’utilisation que l’on fait de son temps… En expliquant que ce qui avait été difficile avait été de vraiment savoir ce que je voulais faire de mon temps libre. Maintenant, je me pose la question de vraiment savoir ce que je veux faire de mon temps de travail (le congé parental aura une fin… et elle se rapproche !)
Et je pense sincèrement que je peux me poser la question parce que le passé me tire moins en arrière. Il me tire moins en arrière parce qu’une importante partie des objets du passé ont disparu de ma maison. Vous savez, tous ces trucs qui vous rappellent des mauvais souvenirs chaque fois que vous les voyez. Tous ces objets auxquels vous êtes attachés par la culpabilité et non par la joie, le vase que vous devez mettre sur la table parce qu’il vous a été offert par votre tante, la pile d’assiette à fleurs de l’arrière grand-mère qu’on ne peut pas se décider à donner alors qu’elle nous donne la nausée, toutes ces lettres écrites par vos anciens petits copains (y compris ceux qui vous ont fait du mal) qu’on ne se résout pas à brûler… tout ce bordel nous empêche d’avancer. Littéralement, c’est comme un boulet qu’on tire.
Pas étonnant que chaque pas nous soit aussi pénible. Pas étonnant que nous nous réveillions fatigués tous les matins, que la simple pensée de devoir réfléchir à ses choix nous épuise d’avance : nous sommes déjà épuisé. Et c’est le bazar qui nous tue. Il empiète notre espace vital, il bouffe notre énergie, il nous dévore.

Ceux qui ont commencé à se désencombrer témoignent tous de la sensation de liberté et de légèreté qui s’empare de nous lors de ce processus… Mais je ne pensais pas que cela allait m’aider à reconsidérer des aspects de ma vie plus profonds, plus importants…

Accessoirement, le désencombrement m’a montré que je pouvais vivre avec beaucoup moins d’objet et donc je peux -un tout petit peu- considérer de changer de métier y compris en en choisissant un qui me ferait gagner moins d’argent mais qui m’intéresserait plus… ou plutôt, qui serait plus proche de mes valeurs.

J’ai mis des années à franchir le premier pas… j’étais sans cesse arrêtée par le fameux « ça peut servir ». Faire confiance à la vie, se dire qu’il y aura moyen, plus tard, d’éventuellement retrouver quelque chose qu’on aurait jeté par erreur est ce qui m’a le plus aidé.

Croyez-moi, le jeu en vaut mille fois la chandelle et il y a sûrement chez vous aussi au moins un tiroir qui supplie qu’on le libère de son bazar… Allez, bon courage pour ceux et celles qui se lanceraient dans l’aventure! (Pour ceux qui arrivent sur ce blog, il y a des conseils préliminaires sur l’art et la manière de se désencombrer dans la rubrique « nous et notre bazar »)

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Commentaires
R
Faire confiance à la vie, se dire qu’il y aura moyen, plus tard, d’éventuellement retrouver quelque chose qu’on aurait jeté par erreur est ce qui m’a le plus aidé. <br /> cette petite phrase m'a plut, c'est vrai que le désordre peut etre une façon de pallier a l'imprevu au manque, mais il peut y avoir aussi d'autres raisons comme se rebeller face au monde normatif et trop bien rangé qu'on nous prépare,<br /> alors jetez oui! mais restez désordonné de peur que la magie s'en aille avec le désordre
A
il est vraiment très bien cet article, très très bien écrit...
L
Félicitations, continue tes rituels.
C
;-) hier je me suis attaqué à la poussière sur la télé de ma chambre (une calamité pas fait depuis???)j'en ai profité pour en retirer une petite corbeille de cartes de félicitation pour notre mariage, la naissance de fiston et une autre tombée derière la télé depuis .... contenant des bricoles diverses, c'est fou ce qu'on peut laisser de coté quand on n'est pas organisé. Je suis encore loin d'avoir libéré du temps mais je sens bien que j'avance dans le bon sens. Un pas après l'autre, tel est la devise des Flylady ;-)
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