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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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9 avril 2006

Pourquoi cuisiner ?

Depuis que nous nous sommes lancés dans la réalisation de yaourts, nous faisons de plus en plus de choses nous-mêmes. Partout je lis ou j'entends que le "fait-maison" revient à la mode aussi bien en cuisine qu'en couture ou en bricolage.

Faire soi-même n'est plus synonyme de radinerie ou de pauvreté mais au contraire de talent et de créativité.

Les machines à pain se vendent chaque mois par millier et l'on ne compte plus le nombre de yaourtières qui s'arrachent sur le marché de l'occasion.

Je trouve chouette l'idée que les gens aient envie d'être un peu plus autonomes, soit par esprit écolo, soit par envie de plus de naturel, soit simplement pour se prouver qu'on n'est pas une gourde et qu'on sait faire des choses que savait faire notre mère, nous qui n'étions pas bonnes à marier! (Je ne parle pas de moi particulièrement mais je me souviens avoir lu un bouquin qui parlait des femmes de trente ans, très handicapées sur le plan pratique dans une maison, parce que la génération d'avant n'avait pas su transmettre les petits secrets de cuisine ou les points les plus simples en couture. Du coup, elles se retrouvaient incapables de faire cuire un oeuf, avec en prime des mères qui soupiraient de déception, comme si ces choses-là étaient innées. La génération de nos mères ne s'est-elle pas montré tout simplement plus égoïste?)

Il y a cependant un argument que je ne comprends pas, c'est celui qui insiste sur la qualité du "fait-maison". Le pain serait meilleur que celui du boulanger, les yaourts meilleurs que ceux de D..., les gâteaux moins sucrés et moins gras que notre marque habituelle de biscuits fourrés.

Je trouve qu'il y a dans cet argument un peu d'hypocrisie et de snobisme écolo. Comme si faire soi-même n'était plus un engagement personnel mais une volonté de prouver aux autres qu'on a trouvé le bon chemin (et qu'eux, bien sûr, galèrent encore avec leurs pauvres yaourts de grande surface)

Depuis que je cuisine des recettes végétariennes, végétaliennes et parfois vegan (es?), je vois bien que le résultat n'est pas LE MEME que le produit que j'achète. Manifestement, à moins que je sois une piètre cuisinière (ce qui n'est pas impossible!!), mes yaourts, crèmes desserts, gâteaux, pain, brioche, pâte à tartiner, compotes... n'ont pas le même goût que leurs équivalents de grande surface. Sont-ils meilleurs, moins bons?

Je ne me pose pas la question en ces termes. Ils sont juste DIFFERENTS. Je n'ai pas envie de comparer la Danette à ma crème au chocolat sans oeufs ni lait, parce que je n'utilise pas les mêmes ingrédients. Je ne prétends donc pas faire une Danette de remplacement (là je raterais immanquablement), je prétends faire une crème au chocolat vegan. Point final.

Et c'est l'argument que j'avance quand quelques copines sceptiques m'annoncent que "quand même, elles préfèrent les yaourts de grande surface/le pain de la boulangerie/ les cookies Machin/ la pâte à tartiner Bidule..."

En effet, non seulement je trouve snob l'idée que faire soi-même c'est faire mieux que les copines qui achètent de l'industriel mais je trouve surtout la comparaison dangereuse. Comparer, cela signifie mettre deux choses ressemblantes dans une même balance, mettre l'un en regard des défauts et qualités de l'autre, voire désigner l'un comme la règle, la norme et vérifier si l'autre peut y adhérer.

OR, JE REFUSE DE CONSIDERER QUE LA NOURRITURE INDUSTRIELLE SOIT LA NORME A LAQUELLE JE DOIS COMPARER CE QUE JE MANGE.

Personnellement, j'aime beaucoup ce que je cuisine. Ma famille se régale au moment même où j'écris cet article de cookies au soja et au chocolat. Je ne leur demanderais pas s'ils les trouvent meilleurs que les cookies de grande surface. Parce que je m'en fous.

Je préfère les crèmes au chocolat de grande surface, je les trouve tout simplement délicieuses! Mais j'ai fait le choix de ne pas en acheter, même bios, parce qu'elles ne correspondent pas à la direction que je souhaite donner à ma vie en général et à mon alimentation en particulier.

Par contre, je préfère mille fois ma pâte brisée et mes pâtisseries, question de goût plus que d'aspect santé. (je pense sincèrement qu'un gâteau ou une pâte maison sont plus gras et plus sucrés)

Alors soyons vigilants et ne mélangeons pas tout. Cessons de comparer, faisons juste les choses par plaisir, par convenance personnelle, par goût, par conviction, par nécessité alimentaire... PARCE QUE CELA EST PARFAIT POUR NOUS.

Et ne tombons pas dans le trip "bo-bo" qui veut juste briller dans les soirées en se la jouant "retour aux sources chic" !

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Commentaires
D
Bien d'accord avec Anne Cé:<br /> Ma mère m'a appris à adorer la confiture toute chaude avec un morceau de pain. <br /> Mon père, c'est le plaisir de cuisiner pendant deux heures pour régaler les autres (bon, pas tous les jours, hein, une fois par mois, ça suffit!).<br /> Tous les deux à apprécier le marché, le fait maison et le naturel.<br /> Ma grand-mère maternelle pour les tartes aux pommes maison et les tartes au sucre toutes faites!<br /> Ma grand-mère maternelle pour le plaisir d'utiliser du bon matériel.<br /> Et bonus pour mon arrière grand-mère pour en vrac : la ratatouille, les beignets d'aubergine (bon, pour ça, je ne suis pas encore au point, mais il manque la pratique), les haricots, le lapin (et oui, au risque de choquer du monde, moi ça ne m'a jamais choqué de tuer un petit lapin pour le manger, mais bon, c'est une question de goût, et les lapins étaient élevés à la ferme).<br /> Bon, j'ai peut-être eu de la chance, mais ma famille est plutôt transmissive;-)<br /> Et si vous êtes intéressés par un recette sus-mentionnée... n'hésitez pas!!
V
Et bien moi j'adore faire mes courses au marché, chez le boucher et c'est vrai que les grandes surfaces, j'évite !<br /> Du coup je cuisine pour ma petite famille avec des ratés, et des réussites mais comme je suis en congé parental, les gens autour de moi me répétent que MOI J'AI LE TEMPS PUISQUE JE NE TRAVAILLE PAS !<br /> Et bien moi ca me révolte mais je persiste, on m'a transmis des choses mais la plupart du temps je me lance avec mes filles, elles goûtent, touchent, mangent avec les doigts, me disent "elle est bonne ta cuisine maman" (là c'est le bonheur) où bien "maman c'est pas bon, j'aime pas" (là c'est plutôt les boules mais je me fie à elles, quand je goûte je me dis effectivement que c'est berk berk).<br /> Et quand je vois les repas de famille, je suis fière de voir qu'elles mangent de tout et qu'elles ont un goût bien plus développé que certains adultes et là je suis fière et du coup j'emm.... ceux qui sont trop feignants pour ne pas aller au marché mais qui passent 3 h dans une grande surface un 11 novembre où encore qui ne mangent que des trucs préparés trop salés et sans aucune saveur!<br /> Et quand je vois tous ces commentaires Mesdames (et Messieurs si il y en a) je me dis que finalement , je ne suis pas la seule à essayer d'améliorer la vie de ma petite famille par des gestes simples que beaucoup ont perdus et ne veulent pas retrouver.
P
mon homme est sensible à tous les sujets, nous en discutons quotidiennement...et nous vivons sur un mode relationnel très féministe ;-) mais ilest artisan et travaille 14h par jour (tout le monde ne rentre pas à 17 h ! et puis, quand il y a vie de famille, maison et jardin, y a bien souvent autre chose à faire qu'être devant son écran...moi, je rogne sur mes heures de sommeil), il n'a pas vraiment le temps de naviguer....et puis, lui, parler et convaincre les autres, il s'en fout...il agit avec moi :-)<br /> <br /> Pour moi, "l'écologie relationnelle" qui regroupe toutes les formes de respect envers chaque humain, enfant comme femme ou homme, fait partie de l'écologie tout court, car comment parler de respect de l'environnement quand on violente ou opprime une catégoorie de population ou son propre environnement ?<br /> Ainsi, il me semble logique que mon discours sur la transmission de nos savoirs et valeurs s'applique autant à mon fils qu'à ma fille !<br /> <br /> Détail "technique" : je suis secrétaire, je tape très vite...mon mari, avec 2 doigts, ça le gonfle vite :-)
S
j'ai découvert ce blog il y a peu, je l'ai parcouru de fond en comble, suis très très très souvent d'accord avec les prises de position d'Aspen et de Cherryplum... Je suis seulement chiffonnée par le fait que la communeauté de lecteur de ce blog semble se limiter à une communeauté de lectrices... Celles qui en veulent à leurs mères de ne rien leur avoir transmis (euh... sur le plan de la cuisine, hein, retsons dans le sujet) doivent être des trentenaires (ou jeunes quadragénaires) comme moi, peut être leurs mères (certaines) , jeunes femmes et mère de famille dans les années soixante dix et prises en tenaille entre les discours féministes et les obligations familiales, n'avaient pas envie de transmettre à leurs filles un savoir exclusivement féminin?? C'est une supposition.... Cela ouvre sur un autre débat (qui rejoint mes premières lignes) : personnellement, en plus de m'intéresser au bio, à l'écologie, à la défense du monde animal (et aux mauvais traitement infligés aux êtres humains), à la décroissance et à la simplicité volontaire, au maternage et à l'éducation des enfants, je suis aussi profondément, au sens noble du terme, féministe, et mon homme aussi (si si).... Et je m'interroge toujours : pourquoi aujourd'hui est-ce quasiment toujours les femmes qui ouvrent des blogs sur le maternage, le "grand ménage" (clin d'oeil au super blog de Raffa), l'alimentation bio, l'éducation des enfants.... Ces questions sont-elles exclusivemnt féminines? Ou est-ce parce que beaucoup de blogueuses ont plus de temps libre parce qu'elles ont pris des congés parentaux? Ou, ou.... où sont les hommes, quoi?
C
Je commence à me demander si il n'y a pas bienplus de chose qui se jouent dans le "faire soit même" qu'on ne pourrait le penser au premier abords:<br /> Ma mère n'aime pas cuisiner: je n'arrive même pas à me souvenir de bon plat un peu cuisiné. Le meilleur plat: le poulet frite.Les seuls légumes que je l'ai vu éplucher et préparer autres ceux des crudités sont ceux de sa soupe poireau carotte(inchangé en 20 ans)et les même poireau carottes cuits dans le pot au feu qui avait surtout le gout de l'eau. J'ai découvert en rencontrant mon mari que l'on pouvait préparer les haricots vert autrement qu'à la vapeur (préparation qui ne m'a jamais enchanté). Enfin bref il est fort possible qu'on ne m'ai pas donné les meilleurs bases pour apprécier les légumes et savoir les cuisiner.<br /> Elle m'a par contre transmis tout de même quelques réflexes en matière de travaux d'aiguille. Je sais que c'est un loisir agréable, je sais faire un peu de tricot, de point de croix, recoudre sommairement un ourlet ou aligner suffisement de points solide pour une écharpe maison, j'ai même réussi à l'étonner en tricotant un petit truc pour une poupée de ma fille: elle ne pensait pas que avoir réussi à me transmettre autant sur ce plan au vu de mes pietres réalisations chez elle et de mon handicap: des mains transpirant affreusement dès que je m'attaquais à un ouvrage à sa demande. <br /> Mon organisation actuelle n'a pas de crénaux pour ce genre de loisir, et je suis sans doute trop perfectionniste pour porter quelque chose fait de mes mains mais au vu de la tendance actuelle et de mes enfants grandissant qui me redonne un peu de temps j'y songe de plus en plus.
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