Accompagner dans le sommeil
Nous avons pris l’habitude, mon compagnon
et moi, d’accompagner nos enfants dans le sommeil. Ma fille de cinq mois
s’endort systématiquement au sein ou dans le porte bébé. Mon fils (qui vient
d’avoir trois ans) s’est endormi en tétant jusqu’à ce qu’il se sèvre de
lui-même, puis pendant une courte période, nous le mettions au lit avec un
biberon et… basta. Je ne sais pas à quel moment ni pourquoi il a commencé à
demander à ce qu’on reste (à nouveau) avec lui. Au début, nous rechignions un
peu : après avoir passé la journée à courir à gauche à droite, nous étions
contents d’être un peu tranquilles. Mais il insistait, alors petit à petit,
c’est devenu une habitude. Nous montons dans sa chambre, mettons le pyjama,
racontons une histoire et nous nous allongeons avec lui. (Nous, c’est moi ou
son papa et notre fils).
Certains jours, je trouve encore que c’est
une contrainte, je ferais bien autre chose, surtout les soirs, très rares
heureusement, ou il met plus d’une demi-heure à s’endormir. Mais la plupart du
temps, je trouve qu’il me fait un cadeau formidable : il m’offre un moment
de calme à la fin de ma journée pour me retrouver, me ressourcer, un moment que
je partage avec lui. Parfois, nous sommes juste côte à côte, parfois il demande
à être dans mes bras. Parfois, comme ce soir, je le garde dans mes bras
longtemps après qu’il se soit endormi, savourant ces moments car je sais avec
certitude qu’ils ne dureront pas. (J’en profite même pour lui faire des bisous
tous doux dans les cheveux : il prétend qu’il n’aime pas les bisous alors
je lui en fais très peu autrement !) En plus, souvent, il dort en moins de
10 minutes, parfois moins de 3 !
Et
puis, d’un coup, grâce aux commentaires sur l’article « compte rendu de
réunion », j’ai fait le lien entre mon accompagnement de mes enfants et ma
peur d’aller dormir. Même épuisée, je vais lutter, lutter le plus longtemps
possible, jusqu’à dormir debout parfois. En plus, je suis plutôt du soir, ce
qui fait que je ne ressens la fatigue que très tardivement… mais je paie la
facture le lendemain matin : les réveils sont on ne peut plus difficiles.
En fait, c’est tellement évident que je n’y
avais pas réfléchi : je fais ça parce qu’ils réclament, certes, mais ils
pourraient très bien s’endormir sans. (La plupart des enfants sont habitués
(éduqués, dressés ?) à s’endormir en pleurant. Quand ils n’ont plus
l’énergie de pleurer, ils dorment.) J’agis de cette façon, non pas tellement pour
qu’ils dorment maintenant bien que la technique soit indéniablement efficace,
mais pour que le sommeil ne soit pas un problème plus tard pour eux. Pour que
le mot sommeil ne rime pas avec le mot peur. Et comme les deux sont associés
dans mon esprit, il faut que je les aide à passer ce cap-là. Il est possible
que les adultes qui n’ont pas de peurs à ce sujet aient des enfants qui ne
demandent pas à être accompagnés aussi longtemps que les miens. Je ne sais pas…
En tout cas, le sommeil est une chose tellement importante pour le moral, la
santé, l’énergie etc. que je souhaite de tout cœur à mes enfants de ne pas
avoir de problèmes de ce côté-là !