Pourquoi se débarrasser de son bordel… ?
Les objets ont un effet sur
nous, que nous en prenions conscience ou pas.
Certains nous font
plaisir, d’autres nous filent le bourdon, d’autres encore nous
culpabilisent. Et tous, quelque que soit l’effet qu’ils nous feraient
pris les uns après les autres, peuvent nous étouffer par simple effet
d’accumulation.
Pensez par exemple à ce magnifique pendentif, offert
par un ami cher : il est bien entendu que cet objet, s’il vous plaît, a
tout à fait sa place chez vous.
Maintenant, pensez à ces confitures que
vous avez faites il y a trois ans. Elles prennent la poussière sur le
haut de l’étagère… et pour cause, elles sont tellement ratées qu’elles
sont immangeables. Pourtant, vous les gardez en vous disant que
peut-être, un jour… (Quoi, vous pensez qu’un sort va les rendre
délicieuses ?) et parce que vous culpabilisez : c’est du gâchis de les
mettre à la poubelle, tous ces beaux fruits et avec le temps que vous
avez passé… Oui, mais voilà, c’est raté, c’est raté. Et le simple fait
de garder la preuve de votre ratage est douloureux. Alors… peut-être
serait-il temps de les libérer sur le tas de compost ?
Pensez aussi à
ces cadeaux qui sont tombés tout à fait à coté de la plaque. Un cadre
hideux alors que vous murs sont vierges de toute décoration. Ou bien
cette salière que vous n’oseriez pas mettre sur votre table même un
couteau sous la gorge mais que vous conservez parce que c’est un cadeau
de votre tante, que vous ne fréquentez pas tellement d’ailleurs.
Pensez
aussi à tous ces magazines que vous avez acheté une fortune et que vous
n’aurez jamais le temps de lire. Les garder vous fait juste
culpabiliser de les avoir achetés pour ne pas les lire. Même chose, en
pire, pour le vélo d’appartement avec lequel vous avez bien fait 20 km
virtuels… mais pas plus ! Et sur lequel il est à peu près certain que
vous ne remonterez plus.
Evidemment, plus l’objet en question à de valeur marchande et/ou sentimentale, plus il est difficile de s’en débarrasser. Il peut être impossible de jeter un napperon immonde, certes, mais crocheté par votre grand-mère adorée et aujourd’hui disparue. J’en sais quelque chose !!! En ce moment, je suis en train de statuer sur le sort de bibelots que j’ai retrouvés dans un carton. Je ne me souvenais même plus que je les avais, mais maintenant que je le sais, je n’arrive pas à m’en débarrasser. Pourtant, j’ai vécu sans pendant dix ans, mais non, je n’y arrive pas.
Mais, pour en avoir fait
maintes fois l’expérience, je sais aussi qu’on regrette rarement ce que
a fini par jeter ou donner. Et plus même, en général, c’est vraiment
libérateur ! Au fur et à mesure que la maison reprend forme humaine,
c’est comme si notre cerveau se libérait aussi, comme si des fenêtres
s’ouvraient dans notre esprit et des choses jusque là impossibles
deviennent soudain possibles.
De plus, les objets auxquels on tient
vraiment, et qu’on ne voyait même plus dans le bordel ambiant, sont
soudain mis en valeur. Du coup, le plaisir de les avoir grandi : on en
profite vraiment.
Alors, à vos cartons…