Toilettes sèches, suite
Donc,
vous mourez d’envie de savoir ce que c’est que ce truc miracle qui va vous
permettre de faire des économies ?
Les
toilettes sèches ce n’est pas un retour en arrière, cela n’a rien à voir avec
le trou au fond du jardin que creusaient nos aïeuls et qui attirait les mouches
et parfumait à des kilomètres à la ronde. C’est pourtant tout aussi simple et
parfaitement révolutionnaire.
Ingrédients :
Un
seau. De la sciure. Un jardin ou au moins un endroit ou faire votre compost.
Et
voici le principe : au lieu de faire ses besoins dans les toilettes, on
les fait dans un récipient fermé (dans mon cas, un seau pas trop grand pour
éviter qu’il ne soit trop lourd). Après chaque passage, on recouvre le contenu
du seau par de la sciure : la sciure, comme la litière du chat, annule les
odeurs. De plus, elle créé un milieu propice à la décomposition des déjections
et empêche l’urine de se transformer en ammoniac. Bref, elle transforme vos
déchets en compost de première qualité. Tous les deux ou trois jours (chez
nous, il y a trois personnes présentes 24h/24) on va vider le seau dans le
jardin. Le tas diminue au fur et à mesure qu’on rajoute de la matière car le
compostage réduit les volumes, ce qui fait qu’un mètre carré de surface, pour
le compost en cours, plus un mètre carré pour le compost qui mûrit, suffit
amplement. Il n’y a même pas besoin d’avoir un grand jardin. Il faut laisser mûrir
le compost au moins 9 mois avant de le mettre dans le jardin, pour être sûr qu’il
est complètement décomposé. Si possible, on retourne le tas une fois par
trimestre. (Mais chez nous, c’est plutôt deux fois par an !). On peut
rajouter tous les déchets végétaux de la cuisine (et vous verrez, vos poubelles
diminueront et si vous êtes végétariens, elles ne sentiront plus mauvais, plus
rien ne moisira au fond !) et ce qu’on coupe dans le jardin.
Seul
point à surveiller : le sciure doit provenir de bois non traités (les
scieries la donnent souvent, elles ne savent pas quoi en faire) et si vous
voulez mettre ce compost dans votre potager, vous devez vérifier que vous n’avez
pas consommé d’antibiotiques… (qui se retrouveraient, de fait, dans vos
légumes, pas top.)
Alors,
je ne vais pas vous cacher qu’on va vous trouver un peu bizarre si vous faites
ça, et qu’un certain nombre de visiteurs s’arrangeront pour ne pas avoir envie
d’aller aux toilettes chez vous… mais petit à petit, les gens s’habitueront et
un jour, c’est avoir une chasse d’eau qui paraîtra incongru ! (et
irresponsable). Allez, le pas n’est pas facile à sauter, je ne sais pas trop
pourquoi (j’ai mis un an à convaincre mon compagnon d’essayer) mais on ne le
regrette pas ! Nous avons des voisins qui ont bricolé leurs toilettes
normales : ils ont mis le seau dans la cuvette, ont fixé sous le siège des
morceaux de bois pour surélever l’abattant et hop, presque ni vu ni connu. Si j’avais
un appareil photo numérique, je vous ferais une photo ! Autrement, si c’est
vraiment trop difficile, et si vous avez un grand jardin, pourquoi ne pas faire
un petit coin dans le jardin, histoire de s’habituer en douceur…