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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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Bio-Blog, chroniques de deux consommatrices repenties
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2 février 2006

Végétarisme, suite et suite

C'est amusant qu'Aspen ait posté sur "Etre ou ne pas être végétarien" car c'est une note que je souhaitais également écrire.

Je n'ai jamais aimé le goût de la viande, la façon de la cuisiner ne m'a jamais intéressée. Lorsque j'achète de la viande (peu), c'est mon mari qui la cuisine. Pourtant je ne suis pas végétarienne. Je me force à manger mon steak dominical et ma cuisse de poulet hebdomadaire car depuis mon plus jeune âge, je suis carencée en fer et je crois le discours des médecins qui m'indiquent que je ne peux trouver dans aucun légume ce fer si spécial contenu dans la viande et que mon corps ne sait pas fabriquer. Soit.

Jusque là, j'entends jusqu'à ce que mon regard se tourne vers cette philosophie fabuleuse qu'est la simplicité volontaire, je n'avais jamais été complètement convaincue par les arguments de ma belle soeur végétarienne :

- la souffrance des animaux  : Mouais. C'est vrai pour les animaux en batterie qui sont maltraités, malnutris , moins vrai pour ceux vivant en plein air. C'est vrai pour les animaux élevés par milliers dans des "usines à bouffe", moins vrai pour votre éleveur du coin, qui vend sa volaille ou ses lapins sur le marché du samedi matin.

- ce n'est pas juste de manger des êtres vivants : Bof. Je considère l'homme comme omnivore et je ne suis pas choquée par le fait qu'il mange de la viande. Ce qui me choque, en revanche, c'est qu'il en tue toujours plus que ce qui est réellement consommé et qu'il mange à l'excès jusqu'à avoir des problèmes de santé (maladies cardio-vasculaires par exemple)

Ces arguments, touchants bien sûr, et réalistes n'avaient pourtant pas de prise sur moi. En revanche, les arguments écologiques et anti-mondialistes que j'ai lus dernièrement me font beaucoup plus réfléchir. Selon l'excellent livre de Dominique Glocheux, sauver cette planète, la consommation de viande est un véritable crime contre l'humanité. Aspen l'indiquait également dans la note précédente : manger de la viande engendre ailleurs la famine. Pourquoi?

- sur le seul continent européen, 40 % de la production céréalière est destinée au bétail. Presque la moitié de ce qui pourrait être consommé par l'homme est mangé par de grosses vaches!!!! Vous imaginez combien d'êtres humains on pourrait nourrir avec ces 40 % de céréales? Quand vous pensez au fait, qu'en ce moment même, pendant que vous lisez ces lignes, 815 millions de personnes souffrent de la faim, il y a quand même de quoi se poser de grosses questions. Dites vous que lorsque vous aurez fini de lire mon article, 36 personnes seront mortes de faim.

- de même, 45 % de l'eau potable est consommée par le bétail. De quoi abreuver les presque 50 % de la planète qui n'ont pas accès à l'eau potable. Il faut 10 000 litres d'eau pour produire 1 kg de boeuf.

- sur 20 hectares de terre, on peut produire suffisamment de boeuf pour nourrir 10 personnes et suffisamment de céréales pour en nourrir 120.

- il semble que le boeuf soit la viande la plus gourmande en céréales et en eau. Le porc demande presque 2 fois moins de ces ressources et le poulet 3 fois moins.

Ces arguments là, qui ne sont pas des arguments de sensiblerie, me marquent davantage. Autant le fait qu'on tue de "pov petits animaux" ne me mettait pas particulèrement mal à l'aise, autant celui de tuer quasiment 50 % des habitants de la planète m'est tout à fait intolérable.

Les représentants africains le disent : il y a une solution à la faim dans le monde. Elle passe par une meilleure répartition mondiale de la culture céréalière!

Gandhi disait en substance (je n'ai plus en tête la citation exacte) : "Le monde contient assez de ressources pour les besoins de tous mais pas assez pour la cupidité de chacun"

Selon Dominique Glocheux, "Si chaque européen diminuait de seulement 7 % sa consommation de viande, l'économie en céréales (...) permettrait de nourrir les 50 millions de personnes qui meurent de faim chaque année dans le monde."

Depuis longtemps, je ne mange de la viande qu'une fois par semaine. Depuis longtemps, ma famille se contente parfaitement des repas végétariens que je lui prépare le soir en semaine. (je laisse le loisir à chacun de manger de la viande à la cantine ou sur son lieu de travail) Depuis quelques bons mois, je mange des steaks de soja le midi, seule ou avec mes enfants qui en apprécient beaucoup le goût.

A partir de maintenant, je m'engage à ne plus consommer de boeuf. Il y a de fortes chances que cet engagement soit suivi d'autres comme celui de ne plus consommer de poulet, de porc, de lapin, de poisson.

Je ne suis pas végétarienne, je suis juste en guerre contre cette société de luxe, où le plaisir personnel passe avant la plus élémentaire des choses : le droit pour chacun de vivre.

Si vous avez 4 secondes, visitez ce site. http://terresacree.org/faim.htm

4 secondes, c'est le temps qu'il faut pour qu'une personne meurt de faim dans le monde.

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Commentaires
D
Pour répondre à ta question (allez, je tutoie moi aussi... enfin j'essaie) : oui tu es très claire et je te remercie d'avoir pris le temps de me répondre. Je comprends mieux à présent, parce que je suis tombée sur cet article après m'être extasiée devant de nombreux autres plus récents et que ça m'avait alors carrément mis un coup au moral. D'où le titre. <br /> Alors, merci donc. <br /> <br /> Et bien sûr, ces messages, ce témoignage du temps qui nous fait tous évoluer sont utiles. Je ne suis pas née végétarienne et j'ai même longtemps considéré comme toi qu'il n'était pas naturel de ne pas manger de viande. Lorsque j'ai décidé d'arrêter d'en manger c'était pour contester les méthodes de l'industrie. A l'époque, le bio n'etait pas "à la mode" et je ne connaissais pas. Tout simplement. J'ai donc fait ce qui me semblait être un sacrifice parce que j'aimais la viande. Comme on boycotte des marques même si on aime leurs produits, pour ne pas cautionner leurs méthodes. Et puis, j'ai réalisé que je vivais très bien sans. J'ai découvert une autre façon de manger alors que l'idée même du steak de soja me faisait bien rire. Puis, le dégoût de la viande, de ces cadavres dans les assiettes, m'a prise, logiquement. Et je ne pourrais pas faire machine arrière parce qu'aujourd'hui le simple fait de tuer pour manger m'apparaît comme une barbarie, vu mon expérience aujourd'hui. Et je réalise combien manger de la viande n'est pas si naturel. Comme je l'ai écrit à plusieurs reprises dans des commentaires, la nature humaine nous distingue des autres animaux par notre conscience. Par ailleurs, ainsi que certains commentaires le rappelaient au sujet d'écouter son corps, l'esprit et le corps sont si mêlés qu'il n'y a plus rien qui ne vienne QUE du corps depuis l'homme des cavernes. En d'autres termes, peut-être ressens-tu que tu as besoin de viande parce que ton esprit te le dicte plus que tes besoins. Mais ça il n'y a que toi pour le savoir. Aujourd'hui ou demain... <br /> <br /> Au plaisir de te lire, sur ce sujet, comme sur les autres.
C
je découvre tes commentaires aujourd'hui seulement, ce qui explique mon silence, d'abord parce que j'étais partie, ensuite parce que lire les commentaires de ce blog après 6 jours d'absence c'est un vrai parcours du combattant (même dans la page d'administration, c'est difficile de n'en louper aucun)<br /> <br /> Bref, pour te répondre, je trouve que tu as parfaitement raison... à la relecture de ce post, je trouve qu'il est violent et irrespectueux pour les végétariens. Il est clair que je n'écrirai plus aujourd'hui des propos aussi déplacés que "ces pov petits animaux" ou "je ne supporte pas que...", propos que je trouve prétentieux et violents.<br /> J'ai écrit cet article en 2006, c'est à dire il y a 2 ans et j'ai beaucoup évolué depuis. Je suis moins vindicative, moins sûre de moi, moins intransigeante, moins plein de choses. Et mon moi d'aujourd'hui est aussi heurté que toi par ce post, c'est ce que l'on appelle "changer". Ce blog n'est ni plus ni moins que le journal de ce changement et de ces interrogations, c'est pour cela qu'il est apprécié je crois, parce qu'il se présente comme des bouts réels de vie. Alors forcément, il y a des bouts moins glorieux que d'autres, il y a un passé (de nombreux articles) dont je ne suis pas vraiment fière et que je pourrais effacer mais je crois que ce serait une erreur de le faire car ces messages correspondent peut-être à une phase de réflexion pour certains alors que d'autres, comme toi, l'ont déjà largement dépassée. Effacer le témoignage de mon cheminement, ce serait interdire l'accès aux personnes qui n'en sont qu'aux prémices de leur questionnement sur toutes ces questions éthiques et écologiques. Suis-je claire?<br /> <br /> Quant au végétarisme, oui je crois aujourd'hui qu'il faut tenir compte de souffrance des animaux et je suis contre l'élevage intensif, bio ou pas d'ailleurs, mais je crois toujours par contre, qu'il est dans ma nature humaine de manger AUSSI de la viande. L'idéal serait de ne pas l'élever mais de la chasser, ce serait plus en adéquation avec le cycle naturel de la chaine alimentaire. Bien sûr, je n'ai jamais chassé mon déjeuner mais cela me choquerait moins que l'élevage.<br /> Je mange très peu de viande, pour des raisons écologiques et si je devais un jour devenir totalement végétarienne je pense que ce serait uniquement pour ces raisons. Maintenant, je respecte tout à fait les convictions des végétariens qu'ils ont bien raison de défendre.
J
Tu as raison, il ne faut pas sous-estimer le decorum pour donner de l'appétit !!
T
C'est qu'il y ait une nappe: le reste...!
J
Pour ce qui est de manger les gens morts dans un crash pour éviter de mourir, eh bien, je risque d'en faire hurler plus d'un, mais j'aurais tendance à dire qu'ils sont morts et que personne ne les a tués ni fait souffrir pour les manger, alors dans le fond, pourquoi pas ?? <br /> <br /> Mais bon, je ne suis pas sûre d'en être capable ni d'ailleurs d'en être incapable...
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